samedi 19 décembre 2020

Deux châsses et deux médailles du Clysopompe

En 1938, l'Association générale des étudiants de l'Université libre de Bruxelles fait frapper la première médaille de Saint-Verhaegen depuis les festivités des 75 ans de l'Alma Mater en 1909. Longtemps, les collectionneurs ont pensé qu'y figurait la trogne d'un étudiant parmi d'autres. Si ce n'est que la mise de celui-ci intriguait.

Suite à la découverte de photographies conservées aux service des Archives de l'ULB, nous avons pu éclaircir ce mystère : la médaille représentait en réalité Zéphyrin, le géant de 5 mètres réalisé par le Cercle polytechnique à l'occasion de cette même Saint-Vé. On reconnaît la trogne, le col amidonné de la chemise et la lavallière du géant.

Zéphyrin porte la penne noire du Cercle polytechnique.
La bande rouge et verte (aux couleurs de Bruxelles)
est celle qui ceignait la penne.
AGEB sont les initiales de l'Association générale des étudiants de Bruxelles.

Le géant Zéphyrin, construit en 1938 par le Cercle Polytechnique. 

La Société du Grand Clysopompe s'est inspirée de ce lien entre char de Saint-Verhaegen et médaille commémorative. En 2017, suite à la suppression des camions lors du cortège de Saint-Verhaegen, la SGC réalisait sa première "châsse". Celle-ci - véritable reliquaire - contenait une penne d'étudiant où brûlait la flamme du Krambambuli

Ce punch flambé, réintroduit par le Clysopompe après 80 ans d'absence, incarne l' "âme estudiantine", faite de joie et de cérémonies. Ce qui justifiait sa présence dans la penne.

La médaille frappée à cette occasion reprenait la penne enflammée et citait un vers du chant du Krambambuli : "Toujours fidèle et sans souci".

Notons au passage que ce vers faisait allusion à la violence religieuse qui venait de frapper Bruxelles. La terreur n'avait pas réussi à éteindre la flamme des étudiants : ils étaient restés insouciants et fidèles à la libre pensée.




En 2018, la châsse du Clysopompe représentait une salamandre. La salamandre est également le nom donné une cérémonie de l'afond, également remise à l'honneur par la Société du Grand Clysopompe.

Il n'en fallait guère plus pour honorer cet amphibien, aussi à l'aise dans la bière que dans un air de chanson. Relevons que, selon la légende, la salamandre vit dans le feu. Le feu de la guindaille, il va de soi.


Telle que figurée dans la châsse, la Salamandre repose sur un lit de braises, éclairées par dessous. Le feu de la guindaille est quant à lui nourrit par des chants (symbolisés par un chansonnier), de la bière (contenue dans une chope) et des cérémonies (représentées par un clystère, employé dans les rituels de la Société du Grand Clysopompe).

Des lumières leds éclairent les braises par en dessous.


Alimentant le feu de la guindaille, un chansonnier
(un Carpe Diem, avec le blason de la Guilde Polytechnique),
une chope (avec le blason du Clysopompe)
et un clystère (symbole des cérémonies du Clysopompe).

De nuit, les lumières sont visibles sous les braises.