samedi 30 novembre 2013

Les Fleurs du Mâle de 1946

L'édition des Fleurs du Mâle publiée en 1946 est assez émouvante. C'est un livre de poche, agrafé, qui ne paie pas de mine si on le compare à l'édition luxueuse de 1935. Mais ce chansonnier - le deuxième d'après-guerre - indique que la vie - la vie estudiantine en particulier - triomphe à nouveau et que le lien avec les générations précédentes de Poils n'est pas rompu, malgré le conflit.

Avec ses hymnes à l'amour et à la bière, ce livret est un cri de joie. Mais de joie lucide. L'écho de la guerre s'entend en effet dans la préface de cette édition de la victoire, ainsi qu'elle se nomme : "Que, dans le vieux monde las et triste où s'achèvent à peine les tueries et les dévastations de la guerre, résonne le cri passionné de notre allégresse jeté éperdument aux échos infinis de l'azur. Et puisse l'avenir être clair comme nos yeux et pur comme nos cœurs."

Cette édition est la première à comporter des chants en anglais (Clementine, Ellie Rhee, I married a Wife o then !, There is a Tavern in the Town). C'est là peut-être les traces du passage à Londres de Poils engagés dans la Résistance (ou simplement réfugiés) ainsi que de la présence de troupes américaines à Bruxelles.

Enfin, le chansonnier s'achève - et ce n'est pas anodin - par le Choral des adieux, qui a des accents particuliers dans cet immédiat après-guerre.

Des points de suspension

La page de titre porte la mention "Tome 1" et indique que "La musique de ces chansons fera l'objet d'un ouvrage spécial qui paraîtra ultérieurement." A ce jour, nous n'avons trouvé aucune trace du tome 2 qui devait probablement présenté les fameuses partitions. Il est probable qu'il n'ait jamais été imprimé.

Autre question : le lieu de la publication. On lit "Bruxelles, Louvain, Gand, Liège, Mons, Anvers, Gembloux, Charleroi, Nivelles, Lille, Nancy, Paris". Autant de villes universitaires. Mais cela signifie-t-il que des Poils de l'ULB y étaient présents lors de la mise sous presse de cette édition ou que celle-ci a pu voir le jour grâce au soutien financier d'étudiants de différentes universités ?

Les illustrations

Nous ne connaissons pas le nom de l'auteur (voire des auteurs) des gravures sur bois qui illustrent ces Fleurs : elles ne sont pas signées. Il s'agit peut-être de Ram, qui avait déjà illustré le chansonnier en 1935 (et son supplément en 1938) et dont il nous semble reconnaître la patte par endroit.

Première page de couverture.
S'agit-il de deux amants, comme la présence de Cupidon le laisse penser ?
S'agit-il de deux Camarades, dont l'un est blessé,
comme le laisse croire la présence de la Mort et du Diable ?

Quatrième page de couverture.
L'amour et l'amphore de vin (thème récurrent).




Illustration du Chant des Etudiants

Illustration de La bière

Illustration des Deux compagnons

Illustration dy Le grenadier de Flandre

Illustration des Moines de Saint-Bernardin

Illustration du Sire de Framboisy

Illustration de La ceinture

Illustration du Bel instrument

Illustration de La tête d'Arthur

Illustration du Pou et l'araignée

Illustration de La descente aux enfers

Illustration d'A l'ombre du vieux marronnier

Illustration de C'était à prévoir

Illustration de Scies

Illustration d'Ode à la masturbation

Illustration du Choral d'adieu.

La table des matières







mercredi 27 novembre 2013

"Le Semeur" au beffroi de Mons

La Section de Mons de l'Union des Anciens Etudiants a frappé un grand coup. Et même plusieurs. A l'occasion de son banquet de Saint-Verhaegen, tenu le 22 novembre 2013, le carillon du beffroi de la ville a en effet joué la partition originale du Semeur écrite par Charles Mélant sur les vers du Montois George Garnir.

Et l'on peut dire que les quarante-neuf cloches de bronze du beffroi de 1669 ont ouvert le banquet en fanfare ! De 18h30 à 19h00, le carillonneur Patrice Poliart a aussi repris La Bière d'Antoine Clesse (encore un Montois), Le Doudou, La P'tite gayolle, La Brabançonne, Le Chant des Wallons et La Bourguignonne.

Merci à la ville de Mons et au carillonneur pour ce beau moment. Et prosit à Sébastien Laurent, président l'UAE-Mons, pour cette initiative haute en couleur.

Pour voir la vidéo de cette guindaille, c'est par ici...

Le beffroi de Mons, image empruntée à Wikipédia.

mardi 26 novembre 2013

Un portrait à l'acide

Le Bruxelles Universitaire des années 1930 publie de temps à autre le portrait d'un Camarade. Si la plume est souvent rieuse, elle peut aussi être mordante. Et c'est là que les rédacteurs du B.U. révèlent leur talent satirique.

Un exemple parmi d'autres : le portrait au vitriol du président des Etudiants wallons, publié dans le numéro de la Saint-Vé 1928. Preuve s'il en est, qu'on peut mener une charge rude et rester bons Camarades.

Les amoureux de croquis apprécieront le profil du président qui illustre l'article. Le bonhomme est coiffé d'un béret (parfois qualifié de "flatte"), certes. Cependant ce n'est pas cela qui frappe mais bien le regard de ce Poil : on s'attend à ce qu'il tourne la tête et pose les yeux sur le lecteur.

Bruxelles Universitaire, Saint-Vé 1928.

vendredi 1 novembre 2013

Les vadrouilles à Lille en 1928 et 1930

En mai 1928, sous le titre "Les délices de Lille", Bruxelles Universitaire raconte la vadrouille du Cercle Solvay chez les Camarades de lillois.



Bruxelles Universitaire, mai 1928.

Deux ans plus tard, en janvier 1930, le B.U. retrace "L'épopée du C.D. à Lille". Le titre n'est pas exagéré : tout est énhaurme dans cette expédition extra-muros, des beuveries jusqu'au monôme (ce défilé en file indienne d'étudiants, qui zigzague en rue).

Il semble que cette habitude de se rendre visite s'est maintenue des années 1880 à la fin des années 1930. Cela expliquerait sans doute une certaine influence des traditions étudiantes de France sur celles de Belgique (comme le monôme).










Bruxelles Universitaire, janvier 1930.

Le baptême du Cercle de Sciences en 1928

En novembre 1928, Bruxelles Universitaire décrit le baptême du Cercles des Sciences, qui se déroula à la Maison des Poils - située alors dans le jardin du Palais d'Egmont - en présence de la Fanfare.

Le chroniqueur reste relativement évasif sur les épreuves imposées au Bleu. Et ce n'est pas un hasard : "N'oublions pas que "B.U." est lu dans les meilleures familles", rappelle avec ironie un article de mai 1928.

La soirée baptismale se termine - comme souvent - chez Gaspar, au Diable-au-Corps. Et, pour certains, au bordel.

L'articulet est illustré d'un clysopompe, instrument médical destiné à effrayer le Bleu pendant son baptême.



Bruxelles Universitaire, novembre 1928.

CP : le banquet de la Sainte-Barbe 1927

Le Bruxelles Universitaire de janvier 1928 chronique le banquet de la Sainte-Barbe tenu le 10 décembre 1927 par le Cercle polytechnique et l'assemblée générale qui suivit trois jours plus tard.

Les deux festivités se terminent chez Gaspar, au Diable au Corps, où l'on se rend en monôme (file indienne d'étudiants zigzagante).




Bruxelles Universitaire, janvier 1928.