vendredi 10 mai 2013

Penne des années 1920

Dans le Bruxelles Universitaire du 20 novembre 1926, un article précise le code des couleurs affichées sur les pennes et les bérets noirs. Chaque étudiant arborera désormais, sur son couvre-chef, un ruban propre à son Cercle facultaire. Jusque-là, chacun portait un ruban rouge et vert, aux couleurs de la Ville de Bruxelles. Un écusson propre a chaque faculté est également ajouté cette année-là.

D'après ce que nous a dit Roger Van Der Linden, le patron de la Maison de la Casquette installée rue de Flandre, c'est en 1927, soit peu après l'adoption du code des couleurs des rubans, qu'un brevet est déposé sur les pennes à la demande des Cercles de Chimie, de Pharmacie, de Droit et de Médecine ainsi que du Cercle Solvay.

Selon lui, c'est à cette époque que ces cinq Cercles obtiennent le droit de ceindre leurs pennes des rubans en velours que l'on connaît encore aujourd'hui.

Une penne de Polytech

Quand un étudiant de Polytech, casquette l'oeil, joue les Jean Gabin et pose pour la postérité, la postérité le remercie : on peut glaner quelques informations dans son portrait.

A l'avant de sa penne, on aperçoit l'insigne facultaire (un marteau et une pioche croisés sur un compas), posé au-dessus d'étoiles. La Polytech ne les a pas encore remplacées par des boulons.

Le bordereau facultaire porte encore un ruban vert et rouge, couleurs de la Ville de Bruxelles. La photo a donc sans doute été prise avant 1926.

Etudiant de Polytech (ULB). Photo non datée.

mercredi 8 mai 2013

Sous la cagoule, un Bourreau montois

Nous avons vu dans notre article La cagoule au baptême montois en 1925 qu'à Mons, dans les années 1920, "les membres du jury ont tous la cagoule noire et la robe aux armes de l’Ecole des Mines".

La cagoule se porte toujours dans la cité du Doudou. Ne pouvant publier sur la toile toutes les arcanes du folklore estudiantin à Mons, nous distillons quelques éléments sur celui-ci et invitons les curieux à aller savourer ces traditions durant les baptêmes montois.

La cagoule aujourd'hui

Le jury d’antan a évolué et la cagoule est désormais portée par les "Bourreaux" qui apparaissent aux yeux du grand public lors du "cortège des bleus", le jour du baptême. Ces Bourreaux, présents à la FPMS, à l'ISIC, à l'ISIMs et à la Fucam, portent "la toge noire" ainsi qu’une cagoule noire percée de deux trous, pour les yeux. La toge des Bourreaux reprend les couleurs des toges de cercle, en les inversant. Par exemple, la toge de la FPMS est rouge avec des bandes noires. La toge des Bourreaux de la FPMS est donc noire avec des bandes rouges et présente un crâne sur le devant de la toge, ce qui présage de funestes moments pour les bleus…


Baptême de la FPMS, 2016.

Ils occupent une place spéciale dans le folklore montois : leur identité est secrète afin de leur assurer une aura à la fois inquiétante et mystérieuse. Les Poils les plus perspicaces tenteront de deviner les visages dissimulés derrière les cagoules. Comme nous pouvons en douter, leur rôle est de "réprimander" les bleus et de les "chahuter". Mais, parfois, ce sont les Poils et même les togés qui peuvent être victimes de la sentence des Bourreaux, qu'il s'agisse de quelques afonds ou d'un passage à la tondeuse...

Ce sont d’ailleurs les Bourreaux qui conduisent les bleus au baptême qu’ils dirigent.

L'homme qui murmurait à l'oreille des bleus

Les Bourreaux chuchotent à l’oreille du bleu. Ce détail n’est pas sans rappeler la Confrérie de la Miséricorde ou Confrérie de Saint-Jean Décollé, dite des Beubeux, érigée à Mons en 1699.

"Beuber" signifie en ancien français "marcher, accompagner en se lamentant" ce qui correspond aux processions des confrères qui accompagnaient le condamné à mort vers le lieu du supplice, en murmurant des prières. A l’heure actuelle cette confrérie existe toujours et sort, une fois par an, lors de la procession du Car d’Or, pendant la Ducasse de Mons.

Le costume de cette confrérie ressemble à celui des Bourreaux des cercles étudiants : cagoule et toge noire. Autres parallèles : les membres de la confrérie chuchotent et accompagnent le condamné, tout comme les Bourreaux murmurent et accompagnent les bleus lors du cortège vers la salle de baptême.

La Ducasse est un incontournable pour les Montois et beaucoup d’enfants sont impressionnés par le passage silencieux des Beubeux cagoulés. Auraient-ils inspiré les étudiants ? Ça reste à prouver.

Quoi qu’il en soit, la cagoule est toujours bel et bien portée à Mons et est visible lors du cortège des bleus. Nous déconseillons vivement aux audacieux de tenter de l’enlever à son propriétaire...

[S.L., Poil montois]

jeudi 2 mai 2013

L'ULB au parc Léopold

Implantée au Palais Granvelle, rue des Sols, "l'Université se trouva confrontée à des problèmes d'espace pour ses départements scientifiques et pour la Faculté de médecine, qui commençait à la fin du XIXe siècle à développer une recherche expérimentale. Dès lors, le Conseil d'administration de l'ULB chargea en 1891 une commission d'étudier le projet de construction d'une Ecole pratique de médecine au parc Léopold, propriété de la Ville de Bruxelles. Dans ce cadre, Paul Héger plaida pour la construction de plusieurs instituts scientifiques, architecturalement indépendants." (J. Unger, C. Vandermotten, et aliiItinéraire de l'Université Libre de Bruxelles, Société royale belge de géographie, 2006)

"La Ville mettant le terrain à disposition, ce furent des mécènes, au premier rang desquels les frères Solvay mais aussi Georges Brugmann et Waroqué, qui financèrent la construction des bâtiments. L'idée était de créer au parc Léopold une véritable Cité scientifique et on envisagea un temps d'implanter sur ce site l'ensemble de l'ULB. La Première Guerre mondiale mit fin à ce projet et le site du Solbosch, plus vaste, lui fut ensuite préféré." (J. Unger, C. Vandermotten, et aliiidem.)

Les bâtiments

"Inaugurant la série de ses libéralités en faveur de l'Université, Ernest Solvay lui avait fait dont de l'Institut de Physiologie, en 1893. La même année, Raoul Waroqué mettait à sa disposition l'argent nécessaire pour la construction d'un Institut d'Anatomie. MM. Alfred Solvay, Georges Brugmann, Fernand Jamar et le baron Léon Lambert la dotaient d'un Institut d'Hygiène, de Bactériologie et de Thérapeutique. A cette couronne, Ernest Solvay allait peu après ajouter deux nouveaux fleurons : l'Institut de Sociologie et l'Ecole de Commerce (1903)." (L'Université de Bruxelles, 1909-1934)

L'Ecole de commerce restera au parc Léopold de 1904 à 1955. L'Institut de sociologie y demeurera de 1902 à 1967 (les Editions de l'Institut de sociologie, devenues les Editions de l'Université de Bruxelles, restèrent dans le bâtiment jusqu'en 1982).

Entrée du parc Léopold vers 1900.
 
L'étang du parc Léopold en 1901.

L'étang du parc Léopold, en 1904.

L'Institut de physiologie.

L'Institut Solvay vers 1900.





L'Institut d'hygiène.

L'Institut de sociologie.

L'Ecole de commerce.