mardi 28 août 2012

La Saint-Verhaegen 1927

La Saint-Verhaegen de 1926 s'était achevée par des bagarres avec la "pègre". Aussi, lors des festivités de 1927, l'Association générale conseilla aux Poils de ne pas se mêler aux rixes et de ne se munir tout au plus que d'une canne pour se défendre.

La Saint-Vé se déroula toutefois dans la bonne humeur. Les Poils allèrent en monôme de la Maison des Etudiants (située au parc d'Egmont) jusqu'à l'Université, rue des Sols. Et, de là, après un hommage à Verhaegen, ils partirent en cortège vers Manneken-Pis et la Grand-Place.

Manneken Pis était habillé en Poil, comme le voulait la tradition. L'A.G en profita pour épingler à sa penne l'écusson officiel, dont les étudiants avaient décidé la fabrication deux ans plus tôt pour distinguer leur couvre-chef de celui que les élèves et les étudiants de Saint-Louis portaient par imitiation.

Enfin, après avoir promené un mannequin du docteur Wibo en fiacre, les étudiants y boutèrent le feu, supplice qu'ils avaient déjà infligé l'année précédente au "Bourgeois qui ne paye pas à boire". Le très catholique Wibo présidait la "Ligue pour le relèvement de la moralité publique" (fondée en 1922). Avec une telle carte de visite, il ne pouvait que s'attirer les sarcasmes des Poils... On le conspua plusieurs Saint-Vé.


Une du Bruxelles Universitaire du 21 novembre 1927.
Ce document provient
du Service Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l'ULB.

50 avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles.

Bruxelles Universitaire du 21 novembre 1927. 
Ce document provient
du Service Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l'ULB.

50 avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles.


Bruxelles Universitaire du 21 novembre 1927. 
Ce document provient
du Service Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l'ULB.

50 avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles.
















Bruxelles Universitaire de décembre 1927. 
Ce document provient
du Service Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l'ULB.

50 avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles.


Les chars

Pour le moment, nous n'avons retrouvé que deux photographies de la Saint-Verhaegen 1927. C'est par ailleurs les plus anciennes photos de char de Saint-Vé que nous connaissions. L'une d'elle représente le fiacre avec Wibo mentionné dans la chronique.

La Saint-Vé de 1927 et le fiacre avec Wibo.
Deux Poils jouent les bourreaux :
ils portent les
mêmes cagoules que les comitards de baptême.


Saint-Vé de 1927.
Les panneaux "Sens interdit" se moquent

du très catholique Docteur Wibo.
 

lundi 27 août 2012

La muse des étudiants

En février 1927, Bruxelles Universitaire publie à sa Une une sympathique allégorie de la bohème estudiantine de la Belle Epoque : une demoiselle en tenue légère, mais néanmoins coiffée d'une penne, envoie au loin la buse des profs et le chapeau buse des bourgeois. Sa plume - plus longue qu'une lance - et les grelots qui dansent au bout de ses vêtements disent assez qu'elle est la muse des étudiants, aux écrits virulents et au rire de bouffon.



Bruxelles Universitaire de février 1927.
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du Service Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l'ULB.

50 avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles.

La Saint-Verhaegen 1926

Le programme de la Saint-Verhaegen 1926, publié le 15 novembre par le Bruxelles Universitaire, s'annonçait bien rempli... Un exploit en soi car les problèmes internes de l'Association générale en avaient menacé l'organisation.

C'est dans le programme de cette Saint-Vé que le mot "distillation" (terme d'argot poilique) fait sa première apparition dans la presse estudiantine. "Distiller" signifie alors se faire offrir des bières par le Bourgeois ou lui soutirer l'argent qui permettra de se payer les fameux demis. Ce sens évoluera un peu, nous y reviendrons.


Bruxelles Universitaire du 15 novembre 1926.
Ce document provient
du Service Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l'ULB.

50 avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles.
Si l'on en croit le compte-rendu publié dans le B.U. de décembre 1926, la Saint-Vé fut à la hauteur du programme. Et, même, le dépassa : un mannequin de Bourgeois fut notamment conduit à la Maison des Etudiants (qui occupait le bâtiment central du parc d'Egmont), puis fut promené en fiacre à travers Bruxelles avant d'être brûlé place de Brouckère.

Pour ce qui est de l'argot poilique, c'est dans cette chronique que le terme "manchaballe" (qui désigne les étudiants qui bûchent à l'excès) est imprimé pour la première fois dans un journal étudiant.

Voici donc ce qu'on pouvait lire sous le titre "La Saint-Verhaegen" :





Bruxelles Universitaire du 15 novembre 1926.
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du Service Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l'ULB.

50 avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles.



A l'époque où l'ULB se trouvait rue des Sols,
la Maison des Etudiants occupait l'orangerie du Parc d'Egmont.
Ironie, ce bâtiment est aujourd'hui un lieu de détente de la bourgeoisie.

vendredi 24 août 2012

Le libre examen à la croisée de l'histoire, par Roger Lallemand

"J'ai été président du Cercle du libre examen de 1952 à 1956. Ces quatre années marquent la transition entre deux époques : le Libre Examen entre dans une période de division. Sans doute constate-t-on encore la puissance politique du Cercle. Exprimant l'idéal de l'Université, le Cercle du libre examen se sentait dépositaire d'un bel héritage de luttes intellectuelles et politiques et d'attitudes idéologiques. On le respectait à travers le principe et il bénéficiait au sein de la communauté étudiante d'alors, plus restreinte et plus homogène, d'une incontestable préséance.
Les luttes anticléricales occupaient une part importante de l'activité du Cercle. Deux mondes qui ne se reconnaissaient pas et se connaissaient mal, se contestaient sans compromis. Mais c'était une "affaire ancienne".
Le professeur Abel dépeçait avec énergie et saveur les billevesées d'un catholicisme aussi coloré qu'imaginaire. Ses conférences attiraient des foules d'étudiants admiratifs et ravis. L'époque aimait les débats contradictoires sur les sujets traditionnels. L'on parla longtemps d'un débat éclaté qui opposa le chanoine Leclercq et le professeur Barzin ; il en fut de même aussi d'une rencontre entre le professeur Abel et le père Delepierre. Les Cahiers du libre examen reproduisaient les contestations de Bertrand Russel : "Pourquoi je ne suis pas chrétien". Ils publiaient des analyses critiques des thèses chrétiennes sur les manuscrits de la mer morte etc. Ces études critiques étaient appréciées. Quarante ans plus tard, l'évolution de l'Eglise sous l'impulsion de Jean XXIII et de nombreux chrétiens conforte le bien fondé des thèses défendues alors par le Cercle du libre examen.
Le libre examen — le fait est devenu moins évident — avait alors des militants. Depuis ceux qui, lors de la Saint Verhaegen criaient leurs convictions dans les rues, qui dénonçaient les réunions secrètes du cercle "Thomas More" (nldr : animé par des étudiants catholiques), jusqu'à ceux qui s'efforçaient d'unifier leurs pensées et leurs actes politiques au travers d'une rationalité critique. L'époque, il est vrai, se fondait sur l'optimisme de la raison. L'avenir était ouvert et beaucoup n'étaient pas loin de penser que les croyances religieuses allaient incessamment s'effondrer sous l'impact de la science et de la critique intellectuelle. Un scientisme agressif dominait les esprits mais l'Université d'alors avait conscience d'être un centre militant, un foyer essentiel de rénovation intellectuelle et qui se régénérait dans la pratique du libre examen.
Le prestige du Cercle se fortifiait aussi de la proximité de la guerre : la lutte contre le fascisme avait, provisoirement mais profondément, uni libéraux, socialistes et communistes et l'on trouvait dans l'invocation de la résistance des lieux de rencontre et de reconnaissance mutuelle. Tout ce contexte expliquera sans doute pourquoi la vie estudiantine de l'ULB était organisée sur l'adhésion au principe du libre examen, affirmé comme valeur supérieure et comme régulateur suprême.
L'adhésion au libre examen était requise pour exercer des fonctions au sein de la communauté étudiante. Le recteur, en ses discours de bienvenue aux étudiants, vantait l'intérêt d'une participation active au Cercle. Celui qui refusait de signer "la formule" — et les catholiques assurément ne pouvaient y souscrire — était privé de tout droit de vote et d'éligibilité dans les assemblées facultaires et à l'assemblée générale de l'Association Générale des étudiants. L'expression publique d'une confession catholique n'était pas tolérée. L'on connut une assemblée mémorable au cours de laquelle le président du Libre Examen et la vice-présidente de l'A.G. qui, pour satisfaire le conformisme de leurs parents s'étaient mariés à l'église, furent priés de donner leur démission.
Une conviction dominait toutes les démarches : la science, l'éducation, la liberté d'expression ouvraient chaque jour un monde nouveau. Elles structuraient un avenir heureux.
"Voyageur sans bagage", la jeunesse d'alors toisait l'univers au travers de ses lunettes libres exaministes: le Cercle du libre examen débattait des grands sujets : "Libre examen et capitalisme", "libre examen et colonialisme", "libre examen et marxisme".
Le Cercle du libre examen, sur fond du crédit dont il jouissait, entendait étoffer son domaine, y intégrer une conception universaliste de l'homme et une idéologie progressiste. Ainsi il prit position sur le racisme et le déclara incompatible avec les exigences de l'idéal de l'ULB. En ma qualité de président du Libre Examen, j'ai passé un temps considérable à réaliser le volumineux Cahier du libre examen consacré au racisme. Nous fûmes nombreux à décréter que le racisme était radicalement incompatible avec les exigences de l'idéal de l'ULB.
D'importantes manifestations furent organisées pour protester contre les discriminations qui frappaient parfois des étudiants étrangers. En particulier, les étudiants noirs... L'un d'entre eux, citoyen américain, vint me rendre compte de ce qu'à deux reprises on l'avait empêché d'entrer avec ses amis "blancs" dans une boîte de nuit. Nous décidâmes alors d'organiser une manifestation. Des centaines d'étudiants descendirent alors en masse vers l'établissement dont les responsables vinrent présenter des excuses publiques.
Des membres du Cercle furent aussi exclus, pour fait de racisme, de l'Association Générale des étudiants.
Une communauté progressiste se retrouvait avec bonheur dans l'adhésion à la longue histoire de la liberté de pensée. Elle se soudait autour d'une conception de l'Homme et l'affirmation au sein de chaque homme d'un magistère autonome.
L'année 1956 va connaître la rupture avec cet unanimisme heureux.
Le Cercle du libre examen fut requis de prendre position sur des problèmes de politique étrangère. Sur l'expédition anglo-française à Suez et la répression soviétique en Hongrie.
Ce qui s'est passé en 1956 fut une date clé. Au cour de ces événements s'affirmait la rupture progressive entre ceux que le libre examen avait pu réunir en de multiples combats.
Pourtant, en 1956, l'ensemble des étudiants se regroupa encore sous la bannière du Cercle pour soutenir la politique scolaire du gouvernement socialiste-libéral (le seul qui ait existé dans l'après-guerre).
Il y eut une manifestation énorme à laquelle plus de 3.000 étudiants participèrent mais quelques mois plus tard, la communauté ULBiste se divisait. Deux manifestations opposées et hostiles défilèrent le même jour. L'une pour condamner le "colonialisme" anglo-français. L'autre pour dénoncer l'invasion soviétique de la Hongrie. L'on évita de justesse une rencontre qui eut pu être dramatique.
Ainsi le Cercle du libre examen était-il divisé par la montée d'engagements idéologiques nouveaux. Une modification structurelle de la vie politique faisait passer au second plan, le clivage fondamental "catholique-libre penseur". Beaucoup estimaient, non sans raison, qu'il ne traçait plus la frontière politique principale en deçà de laquelle chacun devait établir son camp.
Des conceptions radicales d'une société idéale, mais conçue comme anti-modèle de celle dans laquelle nous vivions, opposaient fondamentalement les esprits.
Beaucoup d'étudiants de gauche s'affirmèrent dans des cercles extrémistes, maoïstes, trotskistes. Il s'agissait souvent d'étudiants d'une belle stature intellectuelle. Le verbe d'une nouvelle radicalité qui se voulait porteuse d'un nouveau monde faisait mépriser ou oublier celui de l'ancienne : ce n'était plus vraiment la science qui allait vaincre les ténèbres et unifier les esprits. Une raison nouvelle entendait approfondir la division d'une société et la détruire par la révolution.
Un nouveau clivage politique divisa l'Université en des camps hostiles et l'antagonisme qui les opposa se répercuta au sein du Cercle du libre examen.
Ce Cercle restait sans doute un centre vivant mais il ne faisait plus aisément l'unanimité. Il ne pouvait plus être vraiment le centre culturel et idéologique qu'il avait été pendant un long passé.
La guerre d'Indochine et ensuite la guerre d'Algérie avivaient les divergences. Le tiers monde naissait alors contre l'Europe, dans le prestige ambigu de révoltes nationales qui se paraient des couleurs d'une révolution internationaliste. En même temps, la démocratisation de l'Université, qui se marquait par l'accroissement constant du nombre des étudiants modifiait petit à petit l'image et le rôle de l'université dans la société. Ainsi se creusait la fissure qui allait distendre les liens d'une communauté de pensée et de moeurs soudée par de très longues traditions. Et ceux qui les défendaient commençaient à manquer de conviction.
En 1956, après l'invasion de Suez et la répression de la Hongrie s'est effondré dans la conscience étudiante l'idée rassurante d'un monde rationnel, structuré par un progrès nécessaire et qui se déterminerait à partir du débat intellectuel, du respect d'autrui, de la confrontation pacifique des points de vue ou encore qui serait protégé par un ordre international solide.
La violence, méprisante et superbe, émergeait à nouveau dans l'idéologie comme principe absolu et comme solution idéale des conflits. Nous avons connu alors le temps de cette radicalité idéologique. Elle s'affronta avec ce monde "bourgeois" dont elle était issue, jusqu'à s'anéantir.
Elle conduisit certains étudiants vers des mouvements terroristes. Dans les années 70, après une vie médiatique exceptionnelle, ceux-ci allaient sombrer dans l'indifférence et l'oubli. Depuis lors, nous l'apprenons chaque jour, c'est une extrême-droite qui espère monter aux créneaux de l'Histoire.
Ainsi, après la renaissance d'une cassure fondée sur l'affrontement entre deux mondes différents, et l'effondrement de l'Union soviétique renaît l'espoir d'un monde régi par le débat intellectuel, la confrontation démocratique des points de vue, etc. Mais le vide n'est pas comblé, l'insatisfaction dominée. Car, chose étrange, il n'y a pas de débat fondamental, il n'y a pas de confrontation de points de vue essentiellement divergents sur l'avenir d'un monde, qui, petit à petit, affirme qu'il n'a plus de "futur".
L'Histoire recommence un nouveau parcours. Elle ne s’arrêtera pas à ce carrefour bloqué.
Le voyageur libre exaministe a encore de longs chemins à explorer et de grandes causes à défendre."
[Roger Lallemand, Président du cercle du Libre Examen 1952-1956, Sénateur]

Historique du Cercle du Libre Examen (1)

Cette chronique est la première partie de l'"Historique du Librex par les chemins de traverse. Ou comment retracer 70 ans d’idées et d’actions sans tomber dans l’épopée sauvage, le dîner de têtes ou la chronique poussiéreuse". Ce texte, que l'on doit à Philippe Vienne, a été publié en 1998 dans la plaquette "Approches du Libre Examen. 70 ans du Cercle du Libre Examen".

De 1927 à 1936
Pour ouvrir un bref historique du Cercle du Libre Examen à l'U.L.B. (fondé le 14 janvier 1928), je préférerais commencer par la figure de Pierre Brachet plutôt que d'évoquer les premiers pas de ce qui est alors essentiellement un lieu de réflexion, le moteur d'une série de débats passionnés sur des sujets parfois audacieux pour son époque. En faire l'inventaire nous éloignerait du thème "libre examen et engagement" de cette plaquette, même si l'on peut considérer toute l'histoire de ce Cercle comme une tentative de se rapprocher le plus possible de l'engagement nécessaire pour chaque époque où ces étudiants de tous âge ont fait se renouveler l'esprit de leur université.
Le but de cette plaquette pourrait aussi se résumer en ces termes qui ouvraient Les Cahiers du Libre Examen, XXIIème série, n°3 et n°4, en hommage à Pierre Brachet : "pour transmettre aux étudiants d'aujourd'hui l'exemple de ceux qui ont conçu la difficile et belle entreprise d’accorder leurs actes avec leurs pensées", car sa jeunesse nous éclairera sur une approche du libre examen dans l’entre-deux guerres. Pierre Brachet (1911-1936), fils du Recteur Brachet de l’U.L.B., docteur en droit de la promotion de 1933, trouvera la mort le 9 novembre 1936 sur le Front de Madrid durant la Guerre d'Espagne.
Comme son père, il est un défenseur du principe du libre examen, et son investissement universitaire l'amène à devenir président du groupement universitaire pour la Société des Nations. Il est affecté par la gabegie de la S.D.N. et par l'état de la situation internationale telle que la décrivent les cours d'Henri Rolin. Son père meurt en 1930, et avant même la fin de ses études, Pierre Brachet produit des chroniques judiciaires pour le journal "Le Peuple", donnant aussi des cours et des conférences dans des Centrales d'éducation ouvrière, défendant le suffrage universel. De tendance socialiste, il s'inscrit au P.O.B., puis le quitte pour suivre sa propre voie intellectuelle. Pierre Brachet est aussi un sportif, il a le goût des voyages lointains, travaillant comme matelot sur des navires.
Geneviève Janssen-Petschin, ancienne déportée, dans son discours de rentrée au jeune Barreau de Bruxelles en hommage à Pierre Brachet (que beaucoup de résistants considéraient comme une figure de proue pour leur action, un "préfigurant" de leur engagement), donnera cette image de la jeunesse de l'époque: "le mal dont il souffre, dont souffre cette génération, c'est de ne pouvoir rien faire". En effet une certaine "désespérance" pèse sur Pierre Brachet ; les stages de sa profession et le quotidien bruxellois ne peuvent lui faire oublier que son idéal pacifiste est bafoué par l'invasion de l'Abyssinie par l’Italie. Une première fois, il pense partir, mais renonce. Lorsque la guerre civile commence en Espagne, cette fois sa décision est prise : il se porte volontaire.
La non-intervention professée par les démocraties occidentales laisse l’Espagne plier sous les coups de la Légion Condor allemande et des troupes italiennes: l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste aident ouvertement les rebelles phalangistes (les Généraux Franco, Mola et Yaguë) ; et devant cette atteinte à la démocratie, à cet idéal de dignité de l’Homme, à la "liberté", Brachet part à Paris s'inscrire au Bureau d'aide au peuple espagnol, puis rentre passer quelques jours en famille. Personne, hormis un ami, n'est au courant de sa décision de partir. Pierre Brachet abandonnait la quiétude quotidienne, et pacifiste, il acceptait la responsabilité d'avoir à porter les armes. Terrible décision. Il parle de Bruxelles comme d'une "existence antérieure" et considère que le véritable idéal socialiste, loin des compromis, réside dans la lutte contre le fascisme qu'il va mener en Espagne.
Il luttera dans une section de mitrailleuses sous les ordres de "El campesino", commandant de brigade et, dans son dernier message pour sa mère on trouve cette phrase : "Nous vivons ici de grandes heures d'exaltation et d'espoir. Madrid ne sera jamais prise". Pourtant Pierre Brachet est blessé par balles l'après-midi du 6 novembre. Il refuse d'être replié. Le 9 novembre au matin, Pierre Brachet est mort. Son commandant témoigne: "je vis son corps étendu, ainsi que ceux de quatre camarades, à côté des armes détruites : il avait deux trous dans la tête, l'un au front, l'autre à la tempe".

De 1936 à 1941
La Guerre d’Espagne a été le moment pour de nombreux jeunes de s'engager dans les brigades internationales. Au sein de l'Université, dans le Comité d’aide à l'Espagne républicaine, pour aller au-delà des controverses entre les libéraux et la gauche sur la légitimité de la République espagnole, toutes les tendances politiques (démocratiques) seront confondues pour lancer un mouvement d'organisation de collectes en vue de la création de deux homes pour enfants en Espagne.
Quelques étudiants, délégués de l’A.G. étudiante, du "Libre Examen" et des divers cercles politiques partent en décembre 1937 - janvier 1938 sur le terrain, à Barcelone et Madrid notamment pour vérifier l'utilisation des fonds (communication du Docteur F. Bergmann au Cercle, 1957). Par ailleurs, André Wendelen, président du Cercle de Droit et actif au sein du "Libre Examen", et qui sera le relais du groupe G à Londres, conduit des camions de produits médicaux en Espagne républicaine. Après la chute de la République, le Cercle organisera encore des manifestations contre l'Espagne phalangiste.
Le Cercle, durant ces années d'avant-guerre, fonctionnait en conciliant des débats sans frilosité intellectuelle et un certain folklore estudiantin (kermesses aux boudins, réunions dans les salles enfumées des cafés, etc.). Ceux qui conciliaient l'humour estudiantin "pas sérieux", les débats "très sérieux" sur le catholicisme, la franc-maçonnerie, et qui partaient chaque année fleurir le monument de Francisco Ferrer seront d'ailleurs nombreux à mener une activité de résistant ou à périr dans les camps de concentration. Ce qui montre leur capacité d’engagement par rapport à ceux qui voudraient limiter les débats du Librex à des problèmes neutres et dénués de controverses. (Il faut lire la contribution du docteur Fernand Hirsch (président de 1933 à 1934) dans les Cahiers XXVème série, pour saisir l’esprit exaltant et blagueur qui animait alors le Cercle).
En 1934, se constitue un Comité de vigilance anti-fasciste sous le patronage de l'A.G. et du Librex contre la Légion universitaire belge et le rexisme. Les événements qui entourèrent l'arrestation de Léo Moulin en Italie fasciste, pour propagande hostile au régime, doivent aussi être évoqués.
Léo Moulin est le président du "Libre Examen" en 1930-1931. Manifestations, soutien de professeurs, batteries d’eau en action s'ensuivirent; "on défendait les grands principes chers à notre Alma Mater", précisera Georges Morissen (Georges MORISSEN, La vie estudiantine, in L’Université de Bruxelles. 1909-1934, Bruxelles, Scripta, 1934. Soulignons aussi combien l’ouvrage, de mettre en exergue des combats philosophiques et politiques fondamentaux dans des affaires brûlantes, est le signe d’une université qui assume ses engagements). Presque toute la population estudiantine de l'Université se trouve réunie dans ce soutien.
Léo Moulin, en situation très difficile pour une histoire de valise à double fond et de documents "subversifs", recevra pour sa défense le soutien du recteur Smets arrivé à Rome comme seul témoin de la défense. M. Smets exposa alors ce qu'était le "Cercle du Libre Examen" dont Léo Moulin était le président et qu'on avait pris pour une "organisation subversive" au Tribunal spécial italien. Un Recteur d'ordinaire effacé s'était personnellement avancé pour défendre les valeurs de notre Université, et ce geste l’honore. Léo Moulin sera condamné par le Tribunal Spécial en septembre 1931 à deux années d’emprisonnement, mais il verra sa peine réduite par la suite.
1937, c'est aussi l’année de création des Cahiers du Libre Examen (Carmen Boute, Charles Dosogne). Au sein du Comité de Rédaction, on retrouve les noms d'Ilja Prigogine ("Science et philosophie. Essai de philosophie physique", Cahier 1937) et de Jean Burgers, mais aussi des contributions de Léo Moulin "Humanisme et Communauté" ou d'Arthur Haulot "Révision des valeurs" dans le Cahier de décembre 1939, n°3 "L’organisation de la paix". L'occasion pour le Cercle, sous la présidence de Christian Lepoivre notamment (agent-parachutiste durant la guerre), de s'affirmer résolument antifasciste et attaché à la paix en Europe.
La période qui s'écoule entre la présidence de Lepoivre et la fermeture de l'Université est plus difficile pour le Cercle, qui exclut sa fraction communiste à la suite du Pacte germano-soviétique (produisant un Cahier contre les totalitarismes de tous bords en avril 1940), et qui contient en son sein des tempéraments très variés, de futurs résistants, comme defuturs attentistes...

De 1941 à 1945
L'Université ferme ses portes sous la pression nazie. Comme on le sait, de nombreux étudiants actifs dans le Cercle "Le Libre Examen", comme Jean Burgers ou Richard Altenhoff, rejoindront les rangs de la Résistance au sein du Groupe G qui comprend d'anciens étudiants et des professeurs. Le Groupe G s'est formé autour de ces deux anciens étudiants, comme d'Henri Neuman (ancien président du Cercle de Droit) et Robert Leclercq, bientôt rejoints par d’autres : René Ewalenko (ancien président du Cercle Solvay), André Wendelen, Jean Mardulyn, Charles Mahieu et Paul Vekemans pour n'en citer que quelques-uns.
Jean Burgers, arrêté par la Gestapo le 17 mars 1944, interrogé à la prison de Saint-Gilles puis torturé au fort de Breendonck, sera déporté à Buchenwald où il est pendu, à l'âge de 27 ans, le 3 septembre 1944. Richard Altenhof, à la tête du service "Matériel" du Groupe G, dénoncé par un agent double, est arrêté le 3 juillet 1943 et torturé à Breendonck. Il est fusillé à Bruxelles au Tir National le 30 mars 1944. Charles Mahieu, expert en sabotage de canaux et responsable du service "Action", est déporté et exécuté le 2 septembre 1944. (Henri NEUMAN, Avant qu’il ne soit trop tard. Portraits de résistants, Editions Duculot, Paris-Gembloux, 1985)
On me permettra aussi d'évoquer brièvement la figure de Georges "Youra" Livchitz, actif dans le Cercle et ses Cahiers du Libre Examen, puis résistant au sein du "Front de l’Indépendance" (F.I.), qui participe avec son frère Alexandre "Choura", Jean Franklemont et Robert Maistriau à l’attaque d’un convoi de déportés juifs, le 19 avril (jour du soulèvement du ghetto de Varsovie), ce qui permettra à une centaine d'entre eux de prendre la fuite. Youra et Choura sont fusillés en février 1944 à Bruxelles (Marcel LIEBMAN, Né juif, Une famille juive pendant la guerre, Ed. Duculot, 1977).
Si les organisations de résistants ont pu mener leur combat, ce fut au prix de la perte de 20 à 30 pour cent de leurs effectifs. Que notre vigilance face à l’extrême-droite soit la preuve qu'ils n’ont pas mené ce combat en vain. Comme l'a dit Robert Leclercq, "périsse le monde s’il ne peut se construire sur la justice, la tolérance, la commune égalité de tous les hommes, sans distinction de classe et de conviction".

De 1945 à 1959
Après la guerre, grâce à d'anciens résistants comme Georges Papy, Jean-Louis Servais ("Groupe G"), le Cercle du Libre Examen repart sur des bases extrêmement progressistes. Le Cercle est mis très tôt sur la sellette à l'occasion de la question royale (1950): les importantes manifestations menées notamment par le professeur Lucia de Brouckère contre le retour du roi Léopold III soutenu par le P.S.C. amèneront le Cercle et l'A.G. à affirmer leur complète opposition au retour du Souverain.
De douloureux problèmes surgiront cependant avec la guerre froide. Une farouche répression anticommuniste se manifeste notamment avec les "Mesures Pholien" (1951) s'exerçant sur des hauts membres de la magistrature suspectés d'activités communistes : tel ancien résistant membre des "Juristes démocrates" passe à la trappe, et la Sûreté comme la gendarmerie s'intéressent de près à certaines conférences de l’Université. Une Sûreté dont on s'efforce d’écarter les "révolutionnaires" et les "groupements antinationaux".
On me permettra de souligner que les relations avec les autorités policières sont depuis lors au beau fixe : en 1950 (Cahiers 13ème année, n°7), le Cercle, ayant "la preuve que la Sûreté belge s'intéresse beaucoup à l'identité de nos rédacteurs" et sachant que "certains détails lui manquent encore", adjoignent, très civiques — et un peu moqueurs — leurs coordonnées à cet intitulé, tout en se mettant à la disposition des agents de la Sûreté pour plus de renseignements (quels films ils vont voir, etc.). Depuis, il est de coutume qu'aux manifestations, les agents de l'Etat fassent comprendre à nos présidents qu’ils les connaissent ("Bonjour, Monsieur X."). C'est de la prévention : pour mieux nous protéger, il faut mieux nous connaître.
La "chasse aux sorcières" belge gagnant en intensité, la principale critique adressée au Cercle sera d'abriter des communistes ou d'être communiste. En fait, il s'agit de se conserver une certaine liberté de pensée et d’action, entre l'antisémitisme des procès moscovites et la "pax durabilis americana" (Cahiers 1947), entre les deux impérialismes, en défendant une critique radicale de l'asservissement (et par là même du colonialisme). Rappelons les propos tenus à l’époque dans certains milieux : "ceux qui ont pour mission d'assurer une Belgique saine, propre, prête à répondre aux impératifs catégoriques de la conscience occidentale, s'emploient à arracher le ver du fruit." (Journal La Métropole, Anvers).
C'est une courageuse attitude de liberté de jugement que défend le Cercle sous la présidence de Roger Lallemand lors de l'affaire Rosenberg. La position du Cercle, qui est celle de la défense des époux Rosenberg suspectés d'espionnage nucléaire au profit de l'U.R.S.S. ("Les Rosenberg sont injustement condamnés"), suscitera de vives polémiques. Bien sûr la lettre du président du Cercle du Libre Examen au Président des Etats-Unis Harry Truman, peut-elle avoir un véritable impact sur une décision ? Cependant, cette prise de position du Cercle, en remuant l'Unif, atteint clairement un véritable objectif de sensibilisation. Mais elle l'atteint par un débat contradictoire, nonobstant les pressions de ceux qui "aimeraient limiter ses activités à des problèmes neutres". Pour le reste des activités de son mandat particulièrement salué (quatre ans), je renvoie à la contribution de Roger Lallemand dans cette plaquette (chef de file des étudiants durant la guerre scolaire en mars 1955, leader d'une manifestation antiraciste, et réussissant à séduire la communauté étudiante la plus large). On y remarque que le Cercle, statutairement paralysé par sa dépendance envers l'A.G. (dont il est le "cercle d’études"), ce qui l’empêchait d'être un moteur d'action, se dégagea de ce carcan qui le cantonnait "dans le domaine du théorique et d'un scepticisme passif".
Le Cercle du libre Examen se lancera aussi dans des polémiques (encore vivaces à ce jour) sur les inciviques et collaborateurs (s'opposant au P.S.C. de l'époque), tout en travaillant dans toutes les directions intellectuelles, philosophiques et sociales (Cahier sur la littérature, sur "la femme, aujourd’hui et demain", 1946, Cahier sur les Jésuites, séminaire d’éthique politique).
Devant les controverses naissantes sur le colonialisme, tenant à respecter un débat contradictoire (Cahiers 14ème série, n°1), Le Libre Examen invite même le Cercle Congo-ULB à s'exprimer. Aujourd’hui pourtant, le langage de ces "derniers coloniaux" nous semble savoureusement déconnecté : "tous ceux qui ont vu le Congo savent que le départ des Blancs serait le signal d'un retour aux pratiques barbares, d'un retour de petits despotes indigènes régnant par la terreur sur leurs frères de race."
Pierre Salmon, Ancien de notre Cercle, a bien raconté les événements qui touchaient à la défense des étudiants étrangers et aux questions coloniales, notamment les bagarres à l'Université lors de la manifestation organisée en 1959 par le Cercle du Libre Examen en protestation contre l'envoi de miliciens belges au Congo. Des contre-manifestants, toujours ces "irréductibles" défenseurs du colonialisme avaient en effet provoqué des incidents ; le Cercle colonial sabotera encore la conférence organisée par les Etudiants Socialistes avec Patrice Lumumba (bombe fumigène, chahut). Cet homme politique congolais figure également parmi les prestigieux invités des conférences organisées par notre Cercle. En 1971, en hommage, le Cercle du Libre Examen organisera une Semaine Patrice Lumumba, à l'occasion de l'anniversaire de son assassinat.
[Philippe Vienne, secrétaire aux publications du Librex 1997-1998.]

dimanche 19 août 2012

Les facultés en gravure

Diogène des temps modernes, le Poil de Philo et Lettres vit de fumée et de rêve. Couvert de dettes, l'étudiant en Economie est mis au pain sec et à l'eau. Le médecin est changé en boucher et le chimiste en maître ès cocktails... Probst a signé en tout six petites gravures sur bois, encrées à l'humour noir.

Ces cartes postales étaient vendues 1 franc/pièce "au profit des étudiants" par le "Fonds d'Entr'aide de l'Union Nationale des Etudiants de Belgique, rue de la croix de fer, 83". Bien qu'elle ne soit pas datée, on peut penser que cette série a été éditée dans l'immédiat après-guerre 1940-1945.


Les carabins


Les juristes


Les philolettreux


Polytech ou les ingénieux ingénieurs


Les scientifiques


Les économistes et la dèche


jeudi 16 août 2012

L'Exposition universelle de 1910 au Solbosch

A partir de 1907, on aménage les étendues agricoles du Solbosch pour accueillir l'Exposition universelle de 1910. Celle-ci s'étend de l'avenue Jeanne à la chaussée de la Hulpe et de la chaussée de Boendael au bois de la Cambre. Et est traversée par le fossé de l'avenue du Solbosch (l'actuelle avenue Buyl). 

L'Exposition est inaugurée le 23 avril 1910. A côté des pavillons présentés par une vingtaine de pays, des attractions et des cafés accueillent les visiteurs belges et étrangers. Mais une bonne partie des bâtiments brûlent dans la nuit du 14 au 15 août (sans faire de victime) et doivent être reconstruits à la hâte.

L’Expo ferme le 8 novembre 1910 après avoir reçu la visite de 13 millions de curieux. Lorsque les pavillons sont démontés, la ville de Bruxelles relance l'urbanisation du site du Solbosch. Aussi, d'une part, au début des années 1920, l’avenue des Nations (l'actuelle avenue Franklin Roosevelt) qui était l’axe principal de l'Expo, est prolongée jusqu’à l’hippodrome de Boitsfort. Et, d'autre part, les terrains libérés par la démolition des pavillons sont attribués à l'ULB, dont les bâtiments de la rue des Sols étaient alors devenus trop exigus.


Les plans de l'Expo 1910

Vue arienne de l'Expo de 1910.
Le bois de la Cambre se trouve en bas du dessin.

L'avenue du Solbosch est l'actuelle avenue Buyl.
En noir, la partie détruite par l'incendie du 14 au 15 août 1910.

L'actuel bâtiment A occupe l'emplacement des pavillons belges
et la Cité Héger celui des pavillons anglais.
Les actuels bâtiments E et le parking ont remplacé Bruxelles Kermesse.

Face au bois de la Cambre

Le bassin et, à droite, la façade princiaple
derrière laquelle se trouvait la section belge.
 
L'avenue des Concessions dont le tracé sera très légèrement modifié
et deviendra celui de l'actuelle avenue Antoine Depage.

L'avenue des Nations, actuelle avenue Franklin Roosevelt.
Sur le trottoir de droite, au premier plan, la Maison du Peuple.

L'avenue des Nations : autre point de vue.


Bruxelles Kermesse et les pavillons belges

Les actuels bâtiments d'Education physique et le parking
se situent à l'emplacement de Bruxelles Kermesse.
On voit ici l'entrée principale.
 
Reconstitution de la Senne dans Bruxelles Kermesse.

Pont de Bruxelles Kermesse.

Pavillon de Bruxelles

Pavillon de Liège
 
Pavillon de la Fermière

Deux vues de la plaine des attractions




Les pavillons de quelques autres pays

Pavillon de l'Italie

Pavillon de l'Uruguay (à gauche) et de Fabrique nationale de Herstal

Le restaurant Métropole (à gauche)
et le pavillon de Monaco

Pavillon de l'Espagne
 
Vue prise dans le jardin des Pays-Bas, vers la section française.
A l'avant plan, à droite, la tour carrée du pavillon de Monaco
et, à l'arrière plan,  celle du pavillon de l'Uruguay.

Pavillon de l'Allemagne

Pavillon des Pays-Bas (à droite)

Pavillons de l'Indochine (à gauche)
et de l'Afrique occidentale.

Pavillon du Sénégal

La notion erronée et détestable de "race"
était très présente à l'Expo de 1910.
Des Sénégalais furent ainsi exposés au regard des curieux
dans un véritable zoo humain.

Pavillon algérien et, derrière, le pavillon d'Afrique occidentale.

Deux vues de l'incendie des 14-15 août

Les vestiges de la section belge après l'incendie de l'Expo 1910.
L'essentiel des pavillons était construit
en matériaux fragiles.

Vestiges de la section belge
(avec, à droite, la tour du pavillon de Bruxelles)
après l'incendie des 14 et 15 août 1910.