lundi 5 août 2019

La Jambe de Bois et la chasse à l'Opossum

La chasse à l'Opossum… Cette expression d'argot poilique fait son apparition dans le Bruxelles Universitaire du 25 janvier 1946. Le journal de l'Association générale des étudiants nous y apprend que l'Opossum, loin d'être ce marsupial qui se suspend la tête à l'envers, n'est autre qu'un brol hors norme "emprunté" lors d'une guindaille vespérale ou un de ces bourgeois sympathiques dont la poche ventrale déborde de ducats et de billets.

Cette première étude de 1946 révèle en effet l'une des propriétés épatantes de l'Opossum : à l'instant où le chasseur s'apprête à le capturer, il se mue "en chaise, en tuyau de poêle, parapluie, etc. etc." L'auteur indique ainsi que "De nombreux spécimens, mués en chasse de cabinet, ornent le plafond d'un établissement bien connu du bas de la ville."


Aux Archives de l'ULB, lors de recherches sur l'estaminet estudiantin de la Jambe de Bois (situé précisément dans le bas de la ville), nous avons retrouvé une photo - hélas non datée - de cette étrange galerie d'Opossums, transformés en chasses d'eau, suspendues de facto elles aussi la tête en bas. Comme le marsupial à l'état de nature, aurions-nous envie de souligner…

Il est, par ailleurs, également tentant de voir un jeu de mot bien estudiantin entre "chasse d'eau" et "chasse à l'Opossum". De là à penser que la tradition de la chasse à l'Opossum serait née à la Jambe de Bois

Extrait non daté, d'un journal non mentionné.
Archives de l'ULB.

Cet estaminet semble en tout cas avoir accordé une place importante à la chasse à l'Opossum, puisqu'une publicité insérée dans le Bruxelles Estudiantin d'avril 1953 lui fait la part belle.


Archives de l'ULB.