dimanche 29 janvier 2012

La dépoirification

Le baptême ne s'est pas toujours appelé de la sorte et n'a pas toujours été l'apanage des sections facultaires de l'Assemblée générale (ce qu'on appellerait aujourd'hui cercles facultaires).

Au début du 20e siècle, cet accueil folklorique au sein de la communauté estudiantine a porté le nom de dépoirification, terme d'argot poilique aujourd'hui complètement disparu. Et était aussi organisé par des sociétés intimes, comme les Nébuleux et les Paradisiaques.

L'Echo des Etudiants du 11 novembre 1909 publie le compte-rendu de la séance de rentrée de la Section Polytechnique, tenue au "Ballon" le 5 novembre 1909. Cet article permet de se faire une idée du déroulement de l'accueil à cette époque : "Bleus, tremblez, l’heure de la dépoirification est arrivée. Notez que dans notre cercle, les microbes de la poire et du bourgeois sont totalement inconnus. Il ne faut pas qu’ils s’y infiltrent. Vous les jeunes, vous êtes tous atteints et c’est pour vous en débarrasser que nous allons procéder au lavage abondant de votre occiput et de vos parois stomacales. S’il en subsiste, la chaleur de nos réunions aura tôt fait des réfractaires."

L'Echo des Etudiants de ce même mois de novembre 1909 rapporte aussi que l’Ordre des Paradisiaques a apporté sa maîtrise "dans les dépoirifications qu’il a daigné entreprendre".

Il est à noter que, dans les Sociétés étudiantes suisses et allemandes, le baptême (appelé ainsi) consiste, tout comme la dépoirification, à verser une bière sur la tête du néophyte après lui en avoir fait ingurgiter bien plus et, particularité, après lui avoir attribué un surnom. Il y a évidemment là à la fois parodie et imitation des termes et des rites chrétiens. Lisez : (Baptême et burschification en Suisse).