mardi 4 mars 2014

Dernier Bruxelles Universitaire avant la guerre

Bruxelles Universitaire paraît une dernière fois le 15 mars 1940. Puis sera l'Occupation nazie.

Le Comité de rédaction a conscience que la guerre approche. Mais le dessin de Francis André (alias Clebs Phétide) qui illustre la Une de ce numéro représente un train, symbole de dynamisme et de joyeuse aventure.

Autre particularité, ce numéro inaugure également une nouvelle chronique originale : "Les Epistoles du bleu Bizuth à l'élue de son Cœur".

L'époque n'est plus à la franche rigolade. Primo, cette chronique évoque - rapidement - les Camarades en exil "en costumes couleur de terre" et note que ceux qui restent ont "quelque scrupule à extérioriser leur envie d'être jeunes". Secundo, la Saint-Verhaegen est "absolument oupée" ; la faute à l'angoisse qui monte, sans doute. La kermesse et le cabaret chantant, qui remplacent le traditionnel cortège, tournent en eau de boudin.

Bizuth critique - déjà ! - le déroulement du baptême, où la foule "bête comme toutes les foules" invective les Bleus. L'auteur rêve d'"une assemblée de gens joyeux, certes, mais discrets et spirituels, qui mettent le bleu en boîte le plus finement qu'ils peuvent et lui laissant le cas échéant l'occasion de répondre sur le même ton", le tout accompagné d'une mise en scène spectaculaire, de bariolages de nombrils et d'afonds répétés

On relèvera au passage que, pour la première fois, le verbe "distiller" reçoit le sens d'"entonner une chanson" (alors que jusque là il signifiait "soutirer l'argent du Bourgeois" puis "dérober un objet").







Bruxelles Universitaire du 15 mars 1940.
Ce document provient
du Service Archives, Patrimoine et Collections spéciales de l'ULB.

50 avenue Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles.