mercredi 26 janvier 2022

Etudiants de Bonn et de Louvain en 1847

Cette lithographie nous a été généreusement transmise par le vieux Poil Benjamin D.m.nt. De nombreux détails de sa composition nous renseignent sur la vie et la mentalité des étudiants de la première moitié du XIXe siècle.

La gravure est dédiée "aux vrais étudiants par un ancien étudiant" en "souvenir de la fête du 1er juillet 1847".

Comme l'indique le nom des villes citées dans le dessin, la fête réunit des étudiants allemands de Bonn et belges de Louvain. Le "Journal de la Belgique" du 4 juillet 1847, citant "L'Emancipation", nous éclaire sur cette réunion. On y apprend que la société de musique formée par les étudiants de Bonn, après être passée par Gand, s'arrête à Louvain et fera également halte à Liège.

"Deux cents cinquante étudiants attendaient aujourd'hui à la station de Louvain l'arrivée du convoi de Gand. Vers une heure les acclamations retentirent, les chanteurs allemands furent enlevés des voitures, le vin d'honneur circula, les poignées de main s'échangèrent et bientôt le cortège, précédé d'un corps de musique, se dirigea vers l'auditoire du collège du pape." Des discours fraternels y sont tenus par un étudiant de Louvain et un autre de Bonn. 

Le journal poursuit : "De l'auditoire, on se rendit au local de l'académie de musique pour prendre place à un banquet de trois cents couverts, organisé sous la présidence de trois professeurs (d'origine allemande), MM Moeller, Schwan et Arendt. Ce dernier porta un toast aux invités et, après lui, un élève de l'université, M. Vanderstraeten de Ponthoz, proposa trois hourras en l'honneur des amis d'outre-Rhin, proposition qui fut chaleureusement accueillie et exécutée."

"Le soir, tous les convives assistèrent au concert champêtre donné par la société de l'académie et revinrent en cortège, à travers les rues illuminées, vers la salle du banquet. Un ballot de tabac et d'interminables rangées de pipes, les invitèrent à s'y attabler de nouveau et, les gens de service ayant formé la chaîne, l'on vit bientôt à travers les nuages s'élever la flamme bleue du punch. Elle scintilla jusqu'à une heure du matin sans qu'aucun incident fâcheux ait troublé cette vaporeuse, liquoreuse et cordiale réunion toute empreinte de couleur germanique."

Et de conclure : "Demain, les étudiants allemands croient partir pour Bonn ; ils ne partiront que pour Liège."

Quelle est la raison de la présence des étudiants allemands ? Nous ne pouvons qu'émettre l'hypothèse d'une rencontre amicale entre étudiants suivant leur cursus à un peu plus de 200 km de distance : Bonn est la ville universitaire allemande la plus proche de Louvain. C'est peut-être d'ailleurs par imitation de leurs homologues d'outre-Rhin que les étudiants louvanistes fondent leur société en janvier 1848.

Peut-être pouvons-nous aussi deviner dans ces festivités de juillet 1847 l'expression de liens fraternels tissés entre jeunes gens partageant les mêmes aspirations démocrates dans des pays en proie aux tensions politiques.

En juin 1847, la Belgique vient de voir l'élection d'un gouvernement exclusivement libéral. Et l'Allemagne est déjà en effervescence : la révolution éclatera quelques mois plus tard, en mars 1848, et les étudiants y prendront une part active. Les révolutionnaires allemands réclameront notamment la souveraineté du peuple, l'abolition des privilèges et de la censure et l'établissement d'un impôt progressif sur le revenu.

Au printemps 1848, marque évidente de sympathie politique, des étudiants louvanistes (dont certains étaient poussés par des courants progressistes, dont le saint-simonisme) souhaitent envoyer une adresse de félicitations à leurs camarades allemands pour leur participation à la récente révolution de Mars. Le recteur s'y oppose. Ce qui finit notamment par provoquer le départ de certains étudiants pour Bruxelles : ils jugent leur ancienne Alma Mater trop conservatrice. (in "De universiteit te Leuven, 1425-1985", Universitaire Pers Leuven)

On sait, par ailleurs, que l'enthousiasme pour le combat démocrate des étudiants allemands est également partagé par des camarades de l'Université libre de Bruxelles. Ainsi, l'année suivante, en 1848, en signe de ralliement à la cause des étudiants allemands venus en visite à Bruxelles, la société des étudiants de l'Université libre adopte une casquette verte à ganse d'or. Il est possible que les Bruxellois choisissent de porter une casquette similaire à celle portée par leurs visiteurs.

Si cette gravure concerne donc principalement l'histoire de l'Université de Louvain, elle n'en apporte pas moins un éclairage indirect sur la vie des étudiants bruxellois. D'une part, les relations des étudiants bruxellois avec leurs camarades allemands au tournant de la révolution de 1848 s'inscrivent dans un cadre plus large : celui de contacts entre universitaires belges (gantois, louvanistes, liégeois) et allemands. Et d'autre part, elle souligne une nouvelle fois l'ancienneté des contacts avec les étudiants d'outre-Rhin, ce qui laisse à nouveau entrevoir des échanges de traditions.

 

La gravure dans son cadre original.

La gravure est encollée sur une feuille plus grande, où a été préimprimée la dédicace. On constate quelques piqûres et tâches d'humidité.


Au centre de la lithographie, deux étudiants. Il est très probable que l'étudiant de Bonn soit celui de droite si l'on en juge par sa veste à brandebourgs, caractéristique des corporations estudiantines allemandes. Contrairement à celle de son voisin, sa casquette est par ailleurs assez semblable à celle des étudiants allemands. Enfin, la besace de voyage vient conforter l'hypothèse que c'est bien lui le visiteur.

Nous en concluons donc logiquement que l'étudiant louvaniste est le personnage de gauche. Ce qui nous permet de constater que la casquette (avec jugulaire) est portée à Louvain depuis au moins juillet 1847.

Au-dessus des deux protagonistes, un faisceau de flèches et ruban porteur de maximes fraternelles mettent en exergue l'union des étudiants.

Les deux citations - "Vos omnes fratres estis (Math.)" et "Ut omnes unum sint" (Joan.)" - proviennent des Evangiles. Faut-il y lire les aspirations démocratiques des étudiants ? C'est en tous les cas une piste à ne pas exclure d'emblée.

"Vos omnes fratres estis" ("Vous vous êtes tous frères") peut prendre une coloration révolutionnaire puisque les versets de l'Evangile selon Mathieu dont il est extrait proclament entre autres : "Et qu'on ne vous appelle pas maîtres car vous n'avez qu'un seul maître : le Christ."

Quant à "Ut omnes unum sint" ("Qu'ils soient un"), tiré de l'Evangile selon saint Jean, il peut mettre en rappeler l'union à Dieu et en Lui. Mais on peut également traduire ce verset comme l'affirmation de la solidarité des étudiants progressistes sur le plan politique.

A leurs pieds, un punch brûlant fume juste au-dessus d'un blason coiffé d'une casquette étudiante.

Sur la hampe du drapeau de gauche est fichée la casquette de l'étudiant louvaniste, à laquelle pend une jugulaire.

Le drapeau est enserré dans un trophée, où l'on retrouve en vrac une épée et une canne, un livre, un luth, un jeu de cartes et trois pipes (dont une écumante). Autant d'attributs classiques des étudiants. L'épée est celle des duels pratiqués de façon sportive, la canne en est son substitut (bourgeois) à la ville. Et la pipe représente les réflexions et les rêves des jeunes universitaires.

Le livre doit retenir notre attention : y figure le titre de "La Destinée sociale", rédigé en 1836 par Victor Considerant (français d'origine belge, 1808-1893). Considerant est un philosophe et économiste, disciple du grand utopiste socialiste que fut Charles Fourier. La présence de cet ouvrage nous incite une fois encore à penser que certains étudiants de Louvain adhéraient aux idées progressistes.

Beaucoup plus déconcertante est la présence de deux revolvers et d'une corne à poudre dans ce trophée. Comment faut-il l'interpréter ? Est-ce un reliquat de la pratique des duels d'honneur ou la proclamation pour le moins romantique que les étudiants sont prêts à combattre violemment pour leurs idées ?

Quant à la couronne d'épines du Christ, reposant sur un diplôme roulé, sa signification nous semble ambivalente. Elle peut être un rappel que, selon saint Mathieu, le seul maître est Jésus (ce qui fait écho à la maxime "Vos omnes fratres estis"). Mais l'on pourrait aussi y voir une identification des étudiants à Jésus, établissant ainsi un parallèle excessif entre leurs études et son martyr.

"Fraternité !" clame une des trompettes. Ce qu'il faut sans doute comprendre comme la communion des idées.

En miroir, sur la hampe du drapeau de droite est posée la casquette de l'étudiant allemand, à laquelle pend aussi une jugulaire.

Un peu plus bas, on voit un angelot pleurer, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Alors même que son alter-ego est souriant.

Dans le trophée qui enlace le drapeau, on trouve à nouveau pipe en porcelaine au long tuyau et épée mais aussi des éperons, un verre et des bouteilles, un livre  et des lettres cachetées.

Au pied du drapeau, on observe encore une chope, des lunettes et, cette fois, une couronne de fleurs, symbole de la victoire dans les études et du triomphe de la vie.

Une seconde trompette lance "Amitié !". Ce qu'il faut de toute évidence comprendre comme l'union des coeurs.

Derrière les deux étudiants, gisent enfin des morceaux de bois parmi lesquels on voit un panneau gravé du mot Belgique. Proviennent-ils des barricades de la récente révolution belge de 1830 ? Ou d'une frontière marquée jetée à terre ?

A côté de ce tas de bois, flotte un drapeau où se lit le mot "Union". S'agit-il du début de la devise du Royaume de Belgique ("L'Union fait la force") ou du souhait de s'unir aux étudiants étrangers par-delà les frontières ?

La présence d'un soleil à l'horizon vient éclairer ces questions. Au sein de celui-ci est inscrit le terme latin "Omnibus" (soit "Pour tous"). Autrement dit, le soleil brille pour tous sans distinction de classe sociale ou de nation. Ce qui laisse une nouvelle fois entrevoir la possibilité d'une lecture progressiste de cette lithographie.



Ci-dessous la lithographie imprimée en "Souvenir du banquet offert par les étudiants de l'Université de Louvain à leurs frères de Bonn". Y figurent les noms de plus de 200 convives. Etonnamment nous n'y lisons pas de noms à consonnance germanophone.

Sans entrer plus avant dans la description de ce document, remarquons les deux bols de punch en bas de document ainsi que les angelots qui trinquent, l'un représentant la Belgique et l'autre l'Allemagne. On retrouve ici les termes Union et Fraternité. Le terme Union est ici clairement distinct de la devise belge ("L'Union fait la force") car cette dernière figure dans un trophée qui coiffe le ruban de tête. Ce qui donne donc bien un sens de solidarité dans la défense d'un idéal commun à celui des étudiants d'outre-Rhin.

Document communiqué par Benoît Bacchus P.nc.n.
26,5 cm x 17,5 cm

mardi 25 janvier 2022

La couronne de la Saint-Vé 1925

Cette superbe photo de Saint-Verhaegen (don de Nadine H..ss., Ancienne de Solvay diplômée en 1958) nous a été transmise par le Camarade Pierre Br.nc.rt. Développée dans un format légèrement inférieur à celui du A3, elle porte au recto la mention 1925.

Le cadre magnifique de ce cliché est celui du Palais Granvelle ancré rue des Sols, que l'ULB occupa de 1842 à 1928, date à laquelle le quartier est détruit pour laisser la place à la gare Centrale et à la galerie Ravenstein.

En 1925, l'Université n'a donc pas encore complètement déménagé au Solbosch et la statue de Théodore Verhaegen, fondateur de l'Université, est encore dans la cour du Palais.

Cette photo nous offre plusieurs informations. Ce 20 novembre 1925, un Poil a - selon la coutume - posé une échelle contre la statue de Verhaegen afin de déposer une couronne de fleurs à ses pieds cependant que les drapeaux des cercles, baissés, saluent le fondateur.

A droite de la statue, l'on voit des Poils porter des lampions, qui seront sans doute allumés dès que la nuit tombera sur les festivités du Dies Academicus. Notons au passage que l'on retrouve ce sympathique usage des lampions dans d'autres sociétés étudiantes, notamment en Suisse. 

Manifestement, les bâtiments de l'Alma Mater sont ouverts : des étudiants y sont entrés et se sont postés aux fenêtres - et les ont même enjambées - à l'occasion de la prise de vue.

Tous les étudiants posent pour la postérité. Sans doute ont-ils pleinement conscience qu'une page se tourne pour l'Université et immortalisent-ils l'une des dernières Saint-Vé dans les bâtiments qui l'ont vu croître.

Photo transmise par Pierre Br.nc.rt.

De gauche à droite, au premier rang :
le troisième et le septième Poils portent des lampions.

mercredi 5 janvier 2022

A bas la triple buse !

Cet insigne de 4 cm de long a été frappé à l'occasion de la Saint-Verhaegen 2021. On y reconnaît l'ennemi héréditaire des Poils et Plumes : la triple buse.

Un corps en "tube creux à l'intérieur", des ailes d'oiseau de proie, un haut de forme de Bourgeois telle est la bête qui décime les auditoires. On la rencontre pour la première fois sous cette forme en 1853 dans le journal Le Crocodile, sous le crayon de Félicien Rops, qui la place dans le blason des Crocodiles.

Sur le chapeau de ce spécimen figurent, nous dit-on, le point d'exclamation de l'action estudiantine et le point d'interrogation de la réflexion.

Collection En Bordeaux et Bleu

La cagoule au CP vers 1940

Cette photo de 6cm sur 8 ne porte aucune information au verso. Il s'agit de toute évidence d'une scène de baptême au Cercle polytechnique de l'ULB, dont on reconnaît le blason sur les toges des comitards. Ceux-ci sont cagoulés pour impressionner les Bleus mais sans doute aussi pour donner un cachet atemporel à la cérémonie.

Il n'est pas possible de dater précisément ce cliché mais il rappelle fortement une autre prise de vue que nous avons extraite de 125 années à l'ULB vécues par le C.P., qui est - elle - datée de 1940. Les deux photos semblent avoir été prise le même soir.

Collection En Bordeaux et Bleu.

vendredi 22 octobre 2021

Lettre des Truands au Recteur en 1966

Le 20 novembre 1966 tombant un dimanche, c'est le lendemain que les célébrations de la Saint-Verhaegen eurent lieu.

Le cortège se déroula sur fond de contestation politique. Durant celui-ci, un tract rose fut distribué par les Truands. Dans ce feuillet, l'on sent déjà les frémissements de mai 1968,

Diffusé de la main à la main - l'habitude n'est pas encore prise de coller des affichettes aux murs - ce tract épingle les mesures prises par le recteur Marcel Homès : l'arbitraire le disputerait à l'incohérence. Les Truands lui reprochent des sanctions disciplinaires contre des étudiants du Cercle des Sciences et la suspension de la vente des journaux politiques à l'Université.

Le Conseil d'administration - jugé peu soucieux de la personne du recteur - y est également indirectement égratigné.




dimanche 4 avril 2021

Médaille phi...latélique des 150 ans de l'ULB

Cette médaille de Saint-Verhaegen (bien que ces deux derniers termes n'y figurent pas) a été frappée par l'Ordre du Phallus à l'occasion des 150 ans de l'ULB.

En forme de timbre, la médaille reprend plusieurs symboles de l'Ordre. Le tampon "1834-Université libre de Bruxelles-1984" a ainsi une forme de "Phi" grec.

La valeur du timbre est de 15 francs, nombre intimement lié à la vie de l'Ordre. Hasard du calendrier, ce 15 fait écho aux 150 ans de l'Université mais aussi au 15 ans de l'Ordre (fondé en 1969).

Pour une raison qu'il ne nous appartient pas de présenter, ce sont 14 bougies - et non pas 15 - qui sont posées sur la penne, qui fait office de gâteau d'anniversaire. Leurs couleurs variées rappellent entre autre celles des cercles facultaires. Le vieux Poil Michel H.rm.nd nous indique que l'ordre des couleurs varie d'une médaille à l'autre.

Les étoiles comptent 5 branches : le pentagramme est un autre symbole de l'Ordre. Elles figurent en lieu et place des étoiles de brasseur à 6 branches, habituellement épinglées sur les pennes.

Le Camarade Michel H.rm.nd souligne aussi que c'est la seule médaille signée du nom complet de son dessinateur. Roland Decol, artiste peintre, a suivi des études à l'ULB de 1960 à 1963 puis à l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Gilles de 1965 à 1971.  

Collection En Bordeaux et Bleu

samedi 13 mars 2021

Médailles de Saint-Verhaegen de 1968 et 1988

Fondée en janvier 1968, la Corporation Bruxellensis frappait une médaille pour célébrer sa première Saint-Verhaegen en novembre de la même année.

Deux Poils y vadrouillent dans un cercueil. Le fond est bleu, couleur dominante de la Corporation (dont le band est bleu - rouge - bleu). Les ombres sont inspirées d'un dessin de Jean Dratz (décédé en 1967), qui figurent sur les Fleurs du Mâle de... 1967 et de 1969.

On retrouve sur cette médaille le point d'exclamation qui clôture le cri "Vivat Crescat Floreat !" commun à toutes les sociétés commentiques.

Cette médaille est la première réalisée par une société commentique de l'ULB à l'occasion des festivités du 20 novembre. Pour rappel, les corporations et les guildes se réunissent selon les usages du Comment (ou Codex) notamment en vigueur dans le monde estudiantin suisse, allemand, autrichien...

A l'occasion de la vingtième Saint-Verhaegen de la Corporation, Francis Clarembaux a fait frapper deux médailles similaires. Il en existe une version en vert ainsi qu'une version en rouge et une autre bleue, agrémentées ou non du monogramme de la Corporation (qui reprend les initiales du cri suivies des initiales de la société).

Un oeil averti percevra les différences minimes dans le dessin et le lettrage.

Collection En Bordeaux et Bleu.


Collection de Bacchus P.nc.n

Une penne noire de Chimie

Le Bruxelles Universitaire du 3 janvier 1945 nous apprend que désormais la penne sera noire, notamment pour se distinguer des potaches de l'enseignement secondaire qui ont usurpé la penne blanche. Ce n'est donc plus seulement le Cercle polytechnique qui arbore un couvre-chef.

De cette époque, nous disposons encore de pennes noires du Cercle Solvay, datant de 1945. Le blason facultaire (rouge et vert) y laisse la place au seul symbole facultaire, entouré des lettres ULB disposées en triangle. Une cordelette orange, placée entre le ruban et le calot, vient y rappeler l'ancien ruban facultaire orange.

Ci-dessous, vous découvrirez une penne de Chimie, qui suit les mêmes principes : la penne est noire, un absorbeur de Liebig y est placé entre les lettres ULB et une cordelette mauve, couleur facultaire, sépare le ruban du calot. La date de baptême n'est pas brodée mais la plus ancienne des médailles attachées date de 1951 et la plus récente de 1954.

Les photos des Saint-Verhaegen 1952 et 1953 du Cercle des Sciences montrent une majorité de pennes blanches, comme nous rappelle le Poil Michel H.rm.nd, auteur de la "Belle Histoire du Cercle des Sciences" (2015). Les Archives de l'UB possède une penne noire de Chimie (à visière courte) datant de 1948. La penne présentée ici n'a donc sans doute pas été achetée en 1951 mais bien plus tôt.

Comme cette penne compte pas moins de sept étoiles dorées et comme la dernière médaille de Saint-Vé date de 1954, cela pourrait indiquer que le Poil a été baptisé sept ans plus tôt, soit en 1948. Mais les médailles des Saint-Verhaegen 1948, 49 et 50 ne sont pas présentes... Il reste donc un point d'interrogation.

Collection de Gilles Th..l.m.ns


Plusieurs sentences en latin de cuisine ont été brodées avec de la laine mauve. Les Saintes Ecritures, "Bonum vinum laetificat cor hominis"  - "Le bon vin réjouit le coeur de l'homme" (Ecclésiaste, 40, 20) - côtoient ainsi les Odes d' Horace  (1,11) quelque peu déformées : "Carpe noctem" - "Profite de la nuit", au lieu du classique "Carpe diem" -. 

Une sentence inachevée est également brodée au fil mauve : " Primum bibere deinde... !" Celle-ci est un jeu de mot bacchique sur "Primum vivere deinde philosophari", qui invite donc à "d'abord vivre, puis philosopher".

Il faut évidemment traduire "Primum bibere... " par "D'abord boire... !" On retrouve cette maxime dans un dessin des Fleurs du Mâle de 1948 : Jean Dratz y a écrit cette phrase sur la penne d'un Poil.

Il est difficile de dire a posteriori si cette formule était en vogue à l'ULB au tournant de la fin des années 1940 et du début des années 1950 ou si le Poil de Chimie s'est inspiré du dessin de Dratz pour brodé sa penne.

Un triangle

Plus surprenant, un triangle contenant les lettres ULB a été brodé par le Poil de Chimie. Là aussi, en l'état actuel de nos connaissances, il est également difficile d'affirmer si le Chimiste s'est inspiré d'un modèle préexistant ou si c'est une invention de son cru. Nous penchons cependant pour la première explication car la disposition des lettres ressemble fortement à celle que nous connaissons encore aujourd'hui.

A la pointe du triangle, on lit "Universitas Bruxellensis" et, à sa base, "Scientia Vincere Tenebras", la devise de l'université. 


Collection Gilles Th..l.m.ns

Dessin issu des Fleurs du Mâle de 1948,
illustrées par Jean Dratz.
La penne du Poil de droite porte "Primo bibere"

mercredi 24 février 2021

En 1884, première médaille des festivités du 20 novembre

La tradition de la Saint-Verhaegen remonte aux fêtes organisées à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’ULB en 1884, bien que l’on guindaillât depuis longtemps déjà dans les bistrots du quartier de l’Université, installée à cette époque dans le palais Granvelle, rue des Sols. La même année, un Congrès international des étudiants se tient également à Bruxelles.

Dans son édition du 21 novembre 1884, "La Réforme, organe de la démocratie libérale" nous relate les festivités de la veille dans les moindres détails : "Depuis le matin, le quartier de la Cantersteen - notre quartier latin - était dans une animation inaccoutumée.

Un grand nombre d'étudiants circulaient dans les rues ; et tous les établissements environnants étaient pleins.

La joie partout. Les gens graves même avaient voulu être de la fête ; et il n'était pas une maison qui ne fût pavoisée aux couleurs nationales.

Vers midi et demi, on se réunit place de l'Université pour se rendre en corps à la Maison du Roi. Chaque groupe arrive avec sa bannière spéciale. Nous remarquons successivement celui des étudiants de Bruxelles, du Cercle montois, des élèves internes et des externes des hôpitaux civils, des étudiants vétérinaires de Cureghem, du Club mucilagineux, des étudiants libéraux de l'Ecole des mines de Mons, de l'Institut commercial d'Anvers, des étudiants flamands de Liège, de la Société flamande Zonder Nijd de Liège, de la Société générale des étudiants de Gand, des Wallons libéraux de Gand, des étudiants en médecine de Gand.

A 12h45, le cortège entre par la porte de gauche, dans la cour de l'Université, et contournant la statue de Verhaegen, se met en marche vers la Grand-Place, en passant par la Cantersteen, la rue de la Madeleine et la rue Marché-aux-Herbes.

Carte postée en 1924.
La statue de Verhaegen est au centre de la cour.
Deux portes - ou plutôt grilles - donnent sur celle-ci.

En tête, M. Fernand André porte l'ancien drapeau de l'Université libre. Puis viennent le délégués de la Fédération des Etudiants, le bras ceint de bleu ; enfin les bannières réunies des différents groupes et la joyeuse foule des étudiants.

Sur le parcours, le cortège chante la Marseillaise, le Chant des Etudiants, de Witmeur, et le funèbrement drôle O Vandenpeerenboom."

C'est donc dès midi et demi, une assistance nombreuse se dirige vers la Maison du Roi (accessible pour la première fois depuis sa reconstruction) et s'installe au second étage, où a lieu la cérémonie.

"A une heure, précise le quotidien libéral "La Meuse, journal de Liège de la Province" du 21 novembre 1884, la Brabançonne exécutée par la musique des pompiers, annonce l'arrivée de M. Buls. [...] Le discours qu'il prononce d'une voix très-claire soulève un enthousiasme général, alors surtout qu'il dit avec chaleur que nous nous efforçons de combattre la théocratie qui chercher à étouffer la science [...]

Au terme des longs discours, auxquels le public assiste debout, "un silence se fait" nous dit "La Réforme" : "M. de Parmentier apporte le nouveau drapeau des étudiants. Cette bannière bleue est par sa couleur le symbole du libéralisme, par ses emblèmes ceux de la science, aux coins se détachent en broderies d'or les insignes des Quatre Facultés et un flambeau éclate au milieu de l'étendard symbolisant la lumière et le progrès. Une vive émotion suivie de vivats prolongés salue le nouveau drapeau.

M. Rousseau se lève [...] et solennellement, les yeux tournés vers la bannière, la donne aux étudiants, avec quelques paroles cordiales et graves : "Vous saurez porter avec honneur, dit-il, cet étendard ; vous êtes des hommes, vous combattrez pour la vérité, pour ce grand principe qui est le programme de notre Université : le libre examen. Comme les soldats d'une grand cause, vous saurez être fidèle à votre drapeau." Ce à quoi Léon Furnémont, représentant des étudiants, répond entre autres : "C'est porté par nous que l'étendard du libre examen ira bientôt flotté sur les ruines des vieux abus et des préjugés détruits. Nous triompherons parce que notre cause est juste, parce que nous avons l'audace, l'enthousiasme et la volonté."

La remise de cette bannière, offerte par le Conseil académique, semble avoir été le point d'orgue de l'ouverture des fêtes jubilaires, si l'on en croit "La Meuse". 

"La Meuse" poursuit sa description des festivités : "Commencée à 12 heures, la cérémonie ne s'est terminée qu'à 3 1/2 heures. Le cortège se forma alors sur la Grand'Place au milieu d'une grande affluence de curieux. En tête la musique des pompiers et les drapeaux, puis les autorités communales et académiques, les anciens étudiants, enfin, la Fédération des étudiants et leurs frères de l'étranger.

On se mit en marche sur le nouvel hymne à l'Université, fort bien composé. Les groupes d'étudiants entonnèrent des choeurs de circonstance, cela va sans dire : Brabançonne, Marseillaise, voire l'ô Vandenpeereboom. Beaucoup de monde rue de la Madeleine, que la tête du cortège quittait quand la queue s'y engageait seulement.

A l'Université, la plaque commémorative en l'honneur de Verhaegen a été installée en face de l'entrée de la rue des Sols. Au moment où la toile qui la couvrait est tombée, des hourras retentirent dans l'assistance.

En somme, les fêtes se passent fort bien. Les étudiants, en parcourant la ville, y jettent une note gaie et pittoresque."

Débuté à quatre heures et demie, le Congrès des étudiants, nous dit "La Meuse", "est installé au théâtre des Nouveautés. Au bureau, siègent MM. Furnémont, président, et les membres du Comité du Cercle des Etudiants progressistes, organisateur. MM. Arnould et Desguin, membres du Comité d'honneur, assistent à la séance d'ouverture.

M. Furnémont souhaite la bienvenue aux membres du Congrès et caractérise son but : faire connaître les voeux de la jeunesse universitaire dans la grande question de l'enseignement. Il fait l'éloge du président d'honneur du Congrès, Victor Hugo.

Le Congrès constitue son bureau comme suit : Président, M. Furnémont ; vice-présidents, MM. Monet, Debleumourtier, Boureau, de Paris ; M. Juanès Junel, délégué danois ; M. Salvador Castello, délégué espagnol ; plus les membres délégués des Sociétés universitaires belges, avec M. Féron pour secrétaire. [...] "

"La Réforme" livre le long discours d'ouverture de Furnémont. Nous en retiendrons principalement les paroles suivantes : "Le Cercle des Etudiants progressistes a choisi l'enseignement populaire comme objets de débats. Il a cru que cette question, intéressante entre toutes, prenait pour nous en ce moment une importance encore plus grande encore.

L'enseignement est livré au cléricalisme. Des légions d'hommes noirs se sont abattues sur l'intelligence du peuple comme la chauve-souris sur la lumière qui l'offusque.

[...] Nous devons montrer à tous ceux qui nous aiment, à tous ceux que la Belgique intéresse, que si le présent est sombre, l'avenir est radieux et pur et qu'à l'ignorance obligatoire, imposée par des hommes s'intitulant nos maîtres, étant eux-mêmes de vils esclaves, succèdera bientôt une ère de bonheur et de paix, préparée par l'instruction gratuite, laïque et obligatoire ! [...]

Léon Furnemont déclare qu'en cette matière les étudiants belges ont beaucoup à apprendre de leurs voisins français et qu'ils les écouteront avec joie développer les avantages de la réforme qu'ils ont accomplie. Puis, après avoir rappelé que le Congrès aborderait la question de la laïcité en lien avec rôle de l'Etat dans l'enseignement, il déclare qu'"Il ne suffit pas que l'enfant et l'adolescent acquièrent des connaissances générales qui leur permettent d'avoir une opinion sur la plupart des problèmes politiques et sociaux qui se posent journellement devant eux, il faut [...] assurer à ceux-ci un enseignement technique."

Conscient que le champ des débats soulevés est vaste, Furnemont espère "un résultat favorable à la grande bataille d'idées qui va se livrer" et souligne qu'à tout le moins le Congrès aura l'avantage d'établir pendant quelques jours des liens étroits entre les étudiants qui veulent le "progrès continu par le complet épanouissement des idées [...] démocratiques".

A ce Congrès, au côté de Paul Janson (qui sera ovationné), le professeur Guillaume De Greef prend la parole. Il critique un libéralisme qu'il juge autoritaire et des hommes politiques qu'il qualifie de réactionnaires. Il estime qu'une des cause de cette situation réside dans l'absence de facultés de sciences sociales dans les universités belges ; aussi en propose-t-il la création. De Greef s'inquiète par ailleurs d'une trop grande spécialisation des travailleurs, qui empêche le développement de leur intelligence. Il se dit à ce sujet partisan de l'enseignement intégral, à savoir des connaissances générales de toutes les sciences.

Nous retrouvons ici des éléments du conflit entre libéraux conservateurs et progressistes, qui trouve un écho au sein de l'Université libre et conduira dix ans plus tard à la création de l'Université Nouvelle, lors de l'affaire Reclus. Université nouvelle dont De Greef deviendra d'ailleurs le recteur.

Le banquet

"La Meuse" du 21 novembre 1884 précise également que le banquet de l'Hôtel de Ville, débuté à 19h45, rassemble quelques 150 convives sous la présidence du Bourgmestre. Parmi les invités, l'on compte entre autres les conseillers communaux, les membres du Conseil d'administration et les professeurs, des délégués des anciens étudiants, de la Société des ingénieurs de l'Ecole polytechnique, des étudiants... "L'animation est grande. Le bruit des conversations étouffe les sonorités de la fanfare des pompiers, qui joue dans la salle des Mariages."

Les festivités universitaires s'étalent sur plusieurs jours. "La Réforme" du 22 novembre donne ainsi le programme chargé de la journée : séance du Congrès à 14h00, fête intime à L'Etoile (4 rue du Marché-au-Bois) à 17h30, banquet à la Bourse à 18h30 et bal à l'Eden à 21h00. 

Autre son de cloche... d'église

"Le Patriote", quotidien catholique et conservateur, du 21 novembre apporte quelques informations complémentaires et livre un regard évidemment nettement critique sur ces festivités. Ce qui nous permet de mesurer l'animosité qui régnait alors entre les catholiques et les libres penseurs.

Le journal catholique indique donc que la veille, vers 19 heures, "un cortège aux lumières a traversé la ville. [...] La réception officielle s'est faite à la Bourse. [...] Le soir, les aimables jeunes gens en qui réside l'avenir du parti "libéral" et le présent des établissements de la rue du Persil et de la rue Saint-Laurent ont commencé leurs saturnales. Après un congrès dans lequel ils ont rivalisé de sottise et d'emphase, ils se sont répandus dans les rues de Bruxelles et ont braillé, jusqu'à des heures avancées, toutes les chansons à la mode [...]."

On aura compris l'allusion acide du journaliste, qui établit une équivalence entre la loge maçonnique des Amis Philanthropes (fondatrice de l'ULB), installée rue du Persil, et une des nombreuses maisons closes de la rue Saint-Laurent. (Jean d'Osta, Dictionnaire des rues de Bruxelles, éd. 1995).

Et "Le Patriote" de poursuivre : "La petite débauche universitaire dont nous avons dit quelques mots hier s'est continuée aujourd'hui. C'est d'abord dans la Maison du roi qu'une bannière du plus beau bleu a été remise par le bourgmestre des gredins aux pupilles de l'armée révolutionnaire. Des discours sur la science libre, le libéralisme, le libre examen ont été tour à tour prononcés par MM. Buls, Van Druman et autres orateurs aussi inconnus.

A quatre heures, tout ce monde était de nouveau réuni dans le hall de l'université, tendu de blanc et de bleu. M. Preumont, parlant au nom des étudiants, a rendu hommage au fondateur de l'université, M. Verhaegen. On a découvert la plaque de marbre blanc, portant cette simple inscription : "A Verhaegen, l'université libre de Bruxelles, 1834-1884." Les étudiants, qui n'étaient plus que cinq cents environ, ont entonné une marche et poussé de formidables cris : Vive Janson ! Vive Janson !"

L'édition du 22 novembre du "Patriote" précise seulement que : "Les étudiants de l'université de Bruxelles se donnent à eux-mêmes et aux autres, ce 22 courant, un grand banquet à l'occasion du cinquantenaire de la fondation de l'université. Le banquet a lieu par souscription. Au 12 novembre, la souscription des anciens étudiants n'avait encore réuni que 96 adhérents. C'est maigre !

Un maillet et une médaille

Outre les fêtes organisées à l’ULB, une délégation de trois cents étudiants est reçue le 21 novembre 1884 par le Grand Orient, dans le temple de la rue du Persil. Ils remettent un maillet d’argent au grand maître Eugène Goblet d’Alviella. Par ce geste, ils affirment les liens privilégiés que leur Université entretient avec la Franc-Maçonnerie belge qui l’a fait naître et, plus particulièrement, avec le Frère Pierre‑Théodore Verhaegen, disparu en 1862.

La médaille de 1884 présentée ici n'est pas une médaille de Saint-Verhaegen s'il on estime qu'il faille que ces deux termes consacrés y figurent. L'expression "Saint-Verhaegen" n'apparaît d'ailleurs qu'en 1888. Cependant, cette médaille célébrant les 50 ans de l'Université a bel et bien été frappée à l'occasion des festivités du 20 novembre et du congrès international des étudiants.

Au recto de cette médaille en argent, on retrouve les armoiries de la Ville de Bruxelles. Et au verso, l'on découvre une attache boutonnière, qui permet de placer la médaille au revers d'un veston. Nous ne savons pas si les étudiants accrochèrent cette première médaille à leur casquette (alors appelée "clippe"), comme ils en prendront l'habitude à partir de 1938 (année de la frappe de la troisième médaille du 20 novembre).

Ses dimensions peuvent surprendre : 3,5 cm de diamètre (l'attache en bouton faisant 2 cm de diamètre), 1 cm de hauteur (bouton compris) et presque 3 mm d'épaisseur.


Collection En Bordeaux et Bleu
Un énorme merci au Camarade qui a transmis cette pièce rarissime. 

mercredi 17 février 2021

Hector Denis, recteur lors de l'affaire Reclus, en médaille

Hector Denis (1842-1913) devient Recteur de l'Université libre de Bruxelles en 1892. Son élection, ainsi que le rappelle le "Maitron" (dictionnaire du mouvement ouvrier et social), est le fruit d'un compromis entre les libéraux conservateurs et les progressistes au sein du Conseil d'administration de l'ULB.


Fidèle à son engagement socialiste, il propose notamment de créer un cours de géographie comparée et de le confier au célèbre Elisée Reclus. Le Conseil d'administration accepte la proposition, avant de s'y opposer en raison des positions libertaires d'Elisée Reclus.

La décision du CA provoque le mécontentement des étudiants. Au plus fort de la crise, l'affaire Reclus voit 302 étudiants sur 1316 inscrits se solidariser avec le géographe. Au cours du conflit, Hector Denis défend 19 étudiants (dont ses deux fils), identifiés par une lettre de protestation, qui sont exclus de l'Université. Il démissionne de ses fonctions de recteur. (in Le Maitron)

Parallèlement à ces épisodes, Elisée Reclus présente ses cours dans le temple de la loge des Amis Philanthropes (l'un des moteurs de la fondation de l'ULB) tandis que des libéraux progressistes et des socialistes fondent l'Université nouvelle (1894-1919).

La fidélité d'Hector Denis à ses principes et sa défense des étudiants, dans une crise complexe pour l'Université, font de lui un personnage touchant. Si cette raison ne nous suffisait pas à présenter ici la médaille que l'Université lui a dédiée, considérons son aspect esthétique, où se retrouve l'influence de l'Art nouveau. 

Cette médaille de table, frappée en l'honneur d'Hector Denis, porte au verso l'année où il fut chargé du cours d'économie politique en tant qu'agrégé spécial (1878) et celle où il fut fait professeur honoraire (1912). Elle mesure 4 cm de large sur 6 cm de haut et près de 4 mm d'épaisseur.


Collection En Bordeaux et Bleu