lundi 9 juin 2014

Les bourgeois sont des canules

Dans la première édition des Fleurs du Mâle, millésimée 1922, figure une petite chanson amusante titrée "Chant de Vadrouille". Elle est signée P. Loteur, pseudonyme de Paul Vanderborght, principal artisan du chansonnier.

Dès l'édition des Fleurs de 1935, le texte est renommé "Les bourgeois sont des canules" et est amputé de son deuxième couplet sans que l'on puisse deviner pourquoi. Le café "Lutecia" qui y est mentionné n'était peut-être plus fréquenté par les Poils ou avait disparu dans le réaménagement du centre-ville, qui entraîna aussi le départ de l'Alma Mater de la rue des Sols en 1928.

Le chant est composé sur la mélodie de "La Madelon de la Victoire".  Cet air martial assez lent n'est pas des plus joyeux. Cela explique sans doute pourquoi ce texte de Vanderborght a été complètement oublié, bien qu'il figure encore dans les Fleurs du Mâle.

Nous proposons de redonner vie à ce chant sympathique, en le reprenant sur l'air du "Petit oiseau joli". Cet air léger vient en contre-poids des propos qui sont tenus par Vanderborght et en souligne en même temps l'énormité.


Chant de Vadrouille (1922)
Air : "La Madelon de la Victoire" (Borel-Clerc)

Nous avons parmi la ville
Vadrouillé comme des fous,
Et, suivant de vieux fossiles,
On a bu comme des trous.

Si nous dégueulons, qu’importe !
Il est beau de dégueuler,
Sur le seuil de chaque porte,
Quitte à se faire boucler.
Ohé, les amis !
Chantons à pleins cris.


Les bourgeois sont des canules
Et nous sommes les élus.
S’ils nous traitent de crapules
Bah ! Nous les faisons cocus.
En avant ! Amis du rire,
Les cocottes sont à nous,
Mais payons-les d’un sourire,
D’une étreinte et d’un mot doux.


Nous, la fière truandaille,
Nous allons, divin patron,
Boire un citron à dix pailles
Ou de l’eau, c’est aussi bon.
Puis, quand l’orchestre qui rote
Aura, pour nos entrechats,
Joué « A bas la calotte »,
Nous irons au « Lutecia ».
Ohé, les amis !
Chantons à pleins cris.



L'air du "Petit oiseau joli" s'adapte parfaitement au texte original et permet également de conserver l'envoi "Ohé, les amis ! Chantons à pleins cris."

Reprise des "Bourgeois sont des canules"
sur l'air du « Petit oiseau joli ».

Nous avons parmi la ville
Vadrouillé comme des fous,
Et, suivant de vieux fossiles,
On a bu comme des trous.
 

Les amis, les amis !
Ohé, chantons à pleins cris.

Si nous dégueulons, qu’importe !
Il est beau de dégueuler,
Sur le seuil de chaque porte,
Et quitte à se fair’ boucler.

Les bourgeois sont des canules
Et nous sommes les élus.
S’ils nous traitent de crapules
Bah ! Nous les faisons cocus.

En avant ! Amis du rire,
Les cocottes sont à nous,
Mais payons-les d’un sourire,
D’une étreinte et d’un mot doux.


Nous, la fière truandaille,
Nous allons, divin patron,
Boire un citron à dix pailles
Ou de l’eau, c’est aussi bon.

Puis, quand l’orchestre qui rote
Aura, pour nos entrechats,
Joué « A bas la calotte »,
Nous irons au
« Lutecia ».