dimanche 22 mars 2020

L'antiphonaire bellettrien

En 1945, des étudiants de l'Université libre de Bruxelles sont hospitalisés dans le village montagnard des Diablerets, à deux pas donc du chalet de la Société de Belles-Lettres. Les étudiants suisses ont-ils rencontré leurs homologues belges à la montagne ? L'histoire ne le dit pas.

En tout cas, des Bellettriens ont rencontré des ULBistes à Lausanne. Et là, les Belges leur ont communiqué leur goût pour le chant paillard. Si les Bellettriens disposaient de chansonniers très riches (et très sages), ceux-ci étaient alors tombés dans l'oubli.

Aussi, le Bruxelles Universitaire du 26 octobre 1945 peut-il indiquer : "les Poils de Lausanne ne connaissent presque pas de chanson et grand fut leur enthousiasme quand un groupe d'étudiants, venus passer en Suisse un congé de convalescence, leur entonna, une heure durant, le répertoire des "Fleurs du Mâle" agrémenté de quelques nouveautés non transcrites ! Les chants des Universités de Bruxelles et de Liège les intéressaient à tel point qu'ils en ont copié les paroles."

C'est très probablement de cette rencontre que naîtra "Le Vray Antiphonaire bellettrien". Publié en 1959, ce chansonnier est une petite perle. D'une part, les auteurs ont vérifié les vers de chaque chanson, comparé les variantes... Néanmoins, l' "Antiphonaire" reprend pour l'essentiel les chants publiés dans l'édition de 1945 des "Fleurs du Mâle".

L'historien appréciera que la classification décimale ait été choisie pour placer chaque titre de chanson à sa juste place dans la table des matières. L'historien de l'art appréciera lui les dessins légers qui agrémentent ce chansonnier.




























La Société de Belles-Lettres a toujours été en conflit bon enfant avec celle de Zofingue. Les membres de "Zof" sont représentés ici avec leurs vestes à brandebourgs, leurs hautes bottes et leurs rapières. Au mur, figure la fameuse carte de la "Mer d'Azof" .