Son porteur, un Poil du Cercle des Sciences, a décroché 8 étoiles dorées. Il a brillamment réussi deux cycles d'études : l'un en Mathématiques (comme en atteste le blason aux flambeaux) et l'autre - vraisemblablement - en Histoire (comme le laisse penser la Minerve épinglée à l'arrière de la penne).
Membre du Cercle des étudiants libéraux (CEL), ce Poil a participé à deux congrès de la Fédération nationale des étudiants libéraux (à Mons en 1939 et à Gembloux en 1940). Manifestement ouvertement politisé, il affiche aussi des positions antifascistes : une épinglette "Anti-Rex" dénonce le parti de Léon Degrelle, tandis qu'un drapeau républicain espagnol frappé d'un "Madrid 1936-1939" rend hommage à ceux qui résistèrent aux troupes de Franco. Et l'on sait que les étudiants libéraux soutinrent activement ce combat, quoiqu'après quelques hésitations.
En 1936, la Saint-Verhaegen est d'ailleurs fortement marquée par l'antifascisme. Le Cercle de Médecine présente une chambre d'hôpital où Léon Degrelle est alité : il souffre d'obsession de dictature et de "vomissements pourris" (allusion aux vociférations de Degrelle contre la supposée corruption des élites). Le journal "Le Peuple" (d'obédience socialiste) chronique le reste du cortège de cette Saint-Vé à sa façon : "Le Cercle Polytechnique présente un char sur lequel un immense marteau-pilon écrase le pauvre Degrelle. Et le Cercle de Chimie, après avoir une analyse du rexisme, proclame : "Produit à rejeter". [...] Et le nombre exceptionnellement élevé des étudiants montre à l'évidence que la jeunesse intellectuelle de Bruxelles n'est pas conquise par le fascisme."
Sur cette penne, on retrouve aussi les toutes premières médailles de Saint-Verhaegen, celle de 1938 (qui voit la naissance du géant Zéphyrin et des chars antifascistes) et celle de 1939, sans cortège (dont la Quête sera dédiée aux familles des soldats mobilisés). On déniche aussi la broche d'anniversaire des 20 ans du Bruxelles Universitaire, organe de l'Association générale des étudiants. Alors très réactif, pour la guindaille comme pour la politique, le B.U. consacre régulièrement une page au "Pet irréel" depuis 1936. Cette chronique satirique antifasciste détourne bien entendu le nom du Pays Réel, titre phare de la presse rexiste. Le jeu de mot est d'ailleurs repris sur le char de Médecine de la Saint-Vé 1936.
Comme la penne ne présente pas de médaille postérieure à 1940, il est possible que l'étudiant ait entamé ses études vers 1932. Il assisterait alors la montée en puissance des Cercles - et notamment du CdS - mais aussi à la montée des nationalismes.
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La penne est largement dépucelée, en son centre. On distingue le système d'attache des médailles, avec le rond de cuir. |
Deux des médailles de la fédération nationale des étudiants libéraux. |