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dimanche 11 novembre 2012

La pompe à merde

"La pompe à merde" (aussi appelée "Marseillaise des vidangeurs") est sans doute la plus fleuries des cérémonies bibitives. On en retrouve déjà les principaux couplets dans les Fleurs du Mâle de 1935 sous le titre d'"Ode à la merde". Mais c'est l'édition de poche des Fleurs de 1948 qui va en donner une version complète, c'est-à-dire avec une partie parlée et les consignes qui l'accompagnent.

Quoiqu'il en soit, ce rite d'afond (sans doute connu avant 1935) n'a plus quitter le chansonnier bruxellois depuis qu'il y a été introduit. Ainsi, au début des années 1990, les soirs de Saint-Verhaegen, La Bécasse de la rue de Tabora voyait encore une tablée de vieux Poils grisonnants s'adonner aux délices de la "Pompe à merde". Nous donnons les paroles et les gestes de ce rituel de bière, tel que nous l'avons pratiqué avec eux.

Concrètement

Le premier couplet et ceux qui suivent l'afond collectif sont chantés sur l'air du "Plaisir des dieux". Pendant que l'assemblée entonne ces couplets, on remplit les verres de bière, quitte à ce qu'ils débordent.

Le président de séance peut faire exécuter trois afonds à toute l'assemblée (mais cela impose à l'échanson de servir très rapidement beaucoup de membres). Ou le président peut faire boire l'assemblée en trois temps : le Comité exécute le premier afond, l'aile gauche de la Corona le deuxième afond et enfin l'aile droite le troisième afond. Cette seconde façon de procéder laisse plus de temps aux néophytes pour observer la cérémonie et pour apprendre les bruits à faire. Cette version est aussi moins exigeante pour l'échanson).

Sur le site Chansons-Paillardes.net, vous pouvez entendre trois versions de la cérémonie : celle reprise sur le disque Bacchus (au format MP3), celle chantée sur le disque Plaisir des dieux (au format MP3 itou) et celle du vinyl Tonus (toujours au format MP3).


La pompe à merde

Entendez-vous, plac’ de la République
Quand les lampions commenc’nt à s’allumer,
Le bruit joyeux de notre mécanique ?
La pompe à merd’ se met à fonctionner.

Et puisqu’il faut que rien n’ se pe-e-erde
Dans la nature où tout est bon,
Amis, pressons, pressons la pompe à me-e-erde,
Le jour se lève à l’horizon.

Pompons la merde et pompons-la gaiement
En envoyant s’ fair’ foutr’ ceux qui n’ sont pas des frères.
Pompons la merde et pompons-la gaiement
En envoyant s’ fair’ foutr’ ceux qui n’ sont pas contents !

Ambiance. Parlé :
Le président : « Faites avancer la première voiture. »
(L’assemblée émet un hennissement de cheval.)
Le président : « Vérifiez les manomètres »
(L’assemblée martèle les verres avec des cuillères.)
Le président : « Renversez la vapeur ! »
(L’assemblée émet un sifflement.)
Le président : « Maintenant, vous allez me pomper ça, avec tout votre cœur. Un, deux, trois ! »
(A ce signal, chaque membre de l'assemblée vide son verre en afond.)


Soupe à l’oignon, bouillon démocratique,
Perdreaux truffés du faubourg Saint-Germain,
Vous serez tous, c’est une loi physique,
Bouffés un jour, chi-és le lendemain.

Et puisqu’il faut que rien n’ se pe-e-erde
Dans la nature où tout est bon,
Amis, pressons, pressons la pompe à me-e-erde,
Le jour se lève à l’horizon.

Pompons la merde et pompons-la gaiement
En envoyant s’ fair’ foutr’ ceux qui n’ sont pas des frères.
Pompons la merde et pompons-la gaiement
En envoyant s’ fair’ foutr’ ceux qui n’ sont pas contents !

Ambiance. Parlé :
Le président : « Faites avancer la deuxième voiture. »
(L’assemblée émet un hennissement de cheval.)
Le président : « Vérifiez les manomètres »
(L’assemblée martèle les verres avec des cuillères.)
Le président : « Renversez la vapeur ! »
(L’assemblée émet un sifflement.)
Le président : « Maintenant, vous allez me pomper ça, avec tout votre cœur. Un, deux, trois ! »
(A ce signal, chaque membre de l’assemblée vide son verre en afond.)


Fille de roi de ta beauté si fière,
Tu dois chier, ainsi Dieu l’a voulu,
Ton cul royal, comme un cul prolétaire
A la natur' doit payer son tribut.

Et puisqu’il faut que rien n’ se pe-e-erde
Dans la nature où tout est bon,
Amis, pressons, pressons la pompe à me-e-erde,
Le jour se lève à l’horizon.

Pompons la merde et pompons-la gaiement
En envoyant s’ fair’ foutr’ ceux qui n’ sont pas des frères.
Pompons la merde et pompons-la gaiement
En envoyant s’ fair’ foutr’ ceux qui n’ sont pas contents !

Ambiance. Parlé :
Le président : « Faites avancer la troisième et dernière voiture. »
(L’assemblée émet un hennissement de cheval.)
Le président : « Vérifiez les manomètres »
(L’assemblée martèle les verres avec des cuillères.)
Le président : « Renversez la vapeur ! »
(L’assemblée émet un sifflement.)
Le président : « Maintenant, vous allez me pomper ça, avec tout votre cœur. Un, deux, trois ! »
(A ce signal, chaque membre de l’assemblée vide son verre en afond.)