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jeudi 12 juillet 2012

Résistance : la Salle des Marbres

On trouve dans la Salle des Marbres des monuments d'hommage aux membres de la communauté universitaire décédés au cours des deux conflits mondiaux. Parmi eux figurent Marguerite Bervoets et Georges Livschitz.

Marguerite Bervoets

Marguerite Bervoets

Marguerite Bervoets est née le 6 mars 1914 à La Louvière. Inscrite en 1932 à l’ULB, elle quittera l’université, licenciée en philologie romane et candidate en droit. Elle sera alors nommée professeur à Tournai. Dès janvier 1941, elle entre dans la résistance où elle est chargée de collecter des informations sur diverses activités allemandes. Elle aide également des parachutistes alliés et cache chez elle des armes. En août 1942, elle est arrêtée alors qu’elle photographie avec son amie Cécile Detournay le champ d’aviation de Chièvres, pour y relever les positions des batteries antiaériennes. Une sentinelle allemande les surprend et les conduit devant un officier. Lors d'une perquisition à son domicile, l’occupant découvre des armes entreposées. Condamnée à mort, elle est transférée en Allemagne où elle sera guillotinée à la prison de Wolfenbüttel, le 7 août 1944.

Cécile Detournay sera, elle, libérée par les troupes américaines en mai 1945.

Dès la fin de la guerre, de nombreux hommages furent organisés en son souvenir : un monument et une plaque sur sa maison natale à la Louvière. On rebaptise l'école qu'elle fréquenta à Mons ainsi que plusieurs rues en Belgique et en France.


Georges Livschitz


Georges Livschitz
Georges Livschitz, dit Youra, a écrit une page unique de l’histoire de la guerre : l’attaque d’un convoi de déportés juifs destinés aux camps d’extermination.

Il est né à Kiev, au sein d’une famille juive aisée, qui s’installe à Bruxelles en 1927. Ses études secondaires réussies à l’Athénée d’Uccle, il s’inscrit en médecine à l’ULB en 1935. Militant progressiste, membre du comité de rédaction des Cahiers du Libre Examen, il y côtoie les futurs fondateurs du Groupe G.

Malgré les ordonnances anti-juives, il obtient son doctorat clandestinement en 1942 et s'engage dans le Comité de Défense des Juifs (CDJ), composante du Front de l'Indépendance, qui lui soumet l'idée de l'attaque. Enthousiaste, Youra organise l'action en contact avec les Partisans Armés et le Groupe G. Ce dernier délègue Maistriau et Frankelmon pour cette action. Le trio, armé d'un seul revolver et de sept cartouches, arrête le convoi n°XX près de Boortmeerbeek, dans la nuit du 19 avril 1943. Une quinzaine de détenus est libérée, mais près de 200 déportés parviendront encore à s'évader pendant le reste du trajet.

Trahi et arrêté, Youra réussit un autre exploit : s'évader des locaux de la Gestapo de Bruxelles. A nouveau trahi, il est enfermé à Breendonck et exécuté comme "chef de bande terroriste" le 17 février 1944 au Tir national de Bruxelles. Il avait 26 ans. A ses côtés tombait un autre étudiant de l'ULB, Richard Lipper, du Groupe G. Robert Maistriau a été fait Docteur Honoris Causa de l'Université libre de Bruxelles le 16 novembre 2005, pour avoir, avec Youra Livschitz et Frankelmon, arrêté le convoi n°XX à Boortmeerbeek.

[Avec la plaquette "ULB résistante", éditée par le Cercle du Libre Examen en 2005-2006 et Wikipedia]