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mardi 8 mai 2012

Le Caïman

Dans la brève intitulée "Les Sauriens : une chanson, un banquet et un punch" , nous évoquions le Caïman, mentionné dans la chanson "La Buse". D'après 1909 - 1934, L'université de Bruxelles (publié en 1934), le Caïman aurait été le plus célèbre des Sauriens tandis que, selon le Bulletin de l'UAE (de février 1963), il aurait dirigé le Cercle des Nébuleux vers 1910.

Une biographie pour le moins sommaire... que J.n V.n d. V.l, un vieux Poil, est gentiment venu compléter d'un portrait du Caïman, publié en 1908 dans l'Almanach des étudiants libéraux de Gand. Non seulement ce sympathique portrait - que nous vous livrons in extenso - ne dévoile pas le vrai nom du Caïman et ne dit rien des Nébuleux ni des Sauriens mais il ajoute un nouveau mystère : le Caïman aurait été parmi les fondateurs de l'Ellipsoïde, une autre société intime de tonneau dont nous reparlerons...

Le Caïman in l'Almanach des étudiants libéraux de Gand, 1908.

"Le triste et lacrymatoire reptile est né d’un père qui possède une excellente cave de Bourgogne et qui n’a aucun soin de son trousseau de clefs. Le lecteur judicieux en déduira illico la ligne de vie du Caïman et son sport favori. [...]

Le Caïman se compose de deux échalas sur lequel est monté un torse long comme un jour sans pain, dominé par un profil en lame de couteau. Comment dans un faciès aussi étroit, le Caïman est arrivé à loger sa vaste bouche aux lèvres sardoniques, cela est un mystère troublant. Lui prétend qu’en bon ingénieur, il doit avoir la gueule bée et le profil long. Toujours est-il que notre ami bénit chaque jour le Ciel de l’avoir doté de cet orifice, dont la vaste envergure permet l’absorption simultanée de prodigieuses quantités de victuailles. Ce gouffre béant, sans cesse contracté par un méphistophélique sourire, émet avec chaque mot un ricanement bref et rauque, et s'il prenait fantaisie à son détenteur de porter la cape rouge et l'épée, je vous garantie qu'il la ferait, la pige, à tous les Méphisto du monde.

Pour le moment, le Caïman se contente de le remplir, cet antre, de boissons alcooliques et diverses. Il a mis à ce sport toute son activité et son intelligence, qui sont proportionnées à sa soif, et après avoir été l'organisateur des guindailles du C. P., le fondateur du Schuck-Club, le 1er pompier de l'Ellipsoïde et avoir reçu la Médaille d'Or du Gouvernement pour sa thèse : "Ars degueulandi in bona societate", il a installé dans son propre domicile le Caïman Bar, qui a failli faire fortune, et qui par fortune a fait faillite. La véritable raison de ce malheur ne réside pas dans une mauvaise administration, non, le Caïman en est incapable ; le hic, c'est que le père Caïman a fait changer la serrure du cellier.

Tout ceci n'empêche pas l'ami Caïman d'être depuis, trois ans le pilier du Cercle Polytechnique, et d'y déployer une vertigineuse activité. Dès que son nez, expert flaire une réception quelconque à l'horizon, on peut être sûr de lui : rien ne l'arrêtera. Je voudrais bien vous dire le véritable nom du Caïman, mais je l'ai oublié.

Oeuvres et distinctions honorifiques de Caïman :

1885. Il naît et dit : A boire !
1886-190… Il continue. Déboires divers
1905. Admission à l’unanimité au sein de l’Ellipsoïde sur présentation de la thèse :
Quomodo Cibendum est (con comento). Lamertin, in-8°, épuisé
1906. Médaille d’Or précitée.
Manifestation de reconnaissance des cabaretiers du Quartier de la Putterie.
Perte de son plus sage.
Il est décoré des palmes académiques.
1907. Le 27 janvier, à 21 heures, le Caïman n’est pas encore en état d’ébriété (Havas).
Revue de l’Université : Théorie de la capillarité et plus spécialement du mal aux cheveux.
Il essaye, en vain, d’entrer comme vérificateur chez Cusenier.
Le 1er décembre : il me paye un bock."