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mercredi 3 octobre 2012

Le Dieu des étudiants

En 1853, dans le numéro 19 du Crocodile, la Société des Crocodiles publait "Le Dieu des étudiants", un texte humoristique qui n'a pas pris une ride.

Notons au passage que ces vers renferment la plus ancienne mention connue du terme "bloqueur", mot d'argot poilique qui désigne - comme chacun sait - l'étudiant atteint de bibliothéquite aigüe.

Ces couplets magnifiques ne figurent dans aucune édition des Fleurs du Mâle (ni dans aucun autre chansonnier). Ils y auraient pourtant leur place...

Il est possible de chanter ce texte sur l'air de la "Marche des étudiants" de Vanderborght ou sur celui du "Plaisir des dieux". Aussi ne peut-on que lui souhaiter d'être porté par les Cercles et les Guildes...


Le Dieu des étudiants

Il est des cours, messieurs, je les vénère
Mais cependant, je ne puis y venir.
De chacun d’eux, trop souvent la matière
Est ennuyeuse et j’aime le plaisir !
Oui, la bamboche à ma philosophie
Révèle assez de travaux amusants.
Le verre en main, gaiement je me confie )

Je me confie au Dieu des étudiants.         ) (bis)

Dans mon quartier, on pend à la muraille
Des examens le programme o-di-eux.
Si deux fois l’an, tout au plus, je travaille,

Je fume et je fais des rêves amoureux.
Au Dieu des cours qu’un autre sacrifie,

Moi qui ne crois qu’au Dieu des amusants
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants.         ) (bis)
 
Mon cher papa qui croit que je travaille,
Tous les huit jours, m’écrit ces quelques mots :
"Labeur forcé, mon fils, n’est rien qui vaille ;
Mène de front plaisir, travail, repos.
Plus d’un bloqueur sut abréger sa vie…"

Moi, pour mieux fuir un pareil accident,
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants.         ) (bis)

Dans ce palais, où les jurys sévères,
Deux fois par an, jugent les bambocheurs,
J’ai vu souvent plus d’un de mes confrères
D’un beau rejet obtenir les honneurs.
Ce souvenir parfois me contrarie
Mais les jurys et les flots sont changeants…
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants.         ) (bis)

Quelle menace un pédant fait entendre ?
Il veut écrire et bientôt, des papas,
L’autorité va se faire comprendre
Pour nous tirer de nos joyeux ébats.
Eh bien ! Tant pis si leur humeur aigrie

Vient jusqu’ici troubler les bons enfants.
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants.         ) (bis)

Mais quelle erreur ! Les papas sont bons diables.
S’ils nous ont fait, c’est pour nous voir joyeux.
Vins délicieux, liquides agréables,
Sexe enchanteur dont nous aimons les jeux,
Continuez d’embellir notre vie
Et nous aurons encor’ de doux instants.
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants.         ) (bis)