Notons au passage que ces vers renferment la plus ancienne mention connue du terme "bloqueur", mot d'argot poilique qui désigne - comme chacun sait - l'étudiant atteint de bibliothéquite aigüe.
Ces couplets magnifiques ne figurent dans aucune édition des Fleurs du Mâle (ni dans aucun autre chansonnier). Ils y auraient pourtant leur place...
Il est possible de chanter ce texte sur l'air de la "Marche des étudiants" de Vanderborght ou sur celui du "Plaisir des dieux". Aussi ne peut-on que lui souhaiter d'être porté par les Cercles et les Guildes...
Le Dieu des étudiants
Il est des
cours, messieurs, je les vénère
Mais cependant, je ne puis y venir.
De chacun d’eux, trop souvent la matière
Est
ennuyeuse et j’aime le plaisir !Mais cependant, je ne puis y venir.
De chacun d’eux, trop souvent la matière
Oui, la bamboche à ma philosophie
Révèle assez de travaux amusants.
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants. ) (bis)
Dans mon
quartier, on pend à la muraille
Des examens
le programme o-di-eux.Si deux fois l’an, tout au plus, je travaille,
Je fume et je fais des rêves amoureux.
Au Dieu des cours qu’un autre sacrifie,
Moi qui ne crois qu’au Dieu des amusants
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants. ) (bis)
Mon cher papa qui croit que je travaille,
Tous les huit jours, m’écrit ces quelques mots :
"Labeur forcé, mon fils, n’est rien qui vaille ;
Mène de front plaisir, travail, repos.
Plus d’un bloqueur sut abréger sa vie…"
Moi, pour mieux fuir un pareil accident,
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants. ) (bis)
Dans ce palais, où les jurys sévères,
Deux fois par an, jugent les bambocheurs,
J’ai vu souvent plus d’un de mes confrères
D’un beau rejet obtenir les honneurs.
Ce souvenir parfois me contrarie
Mais les jurys et les flots sont changeants…
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants. ) (bis)
Quelle
menace un pédant fait entendre ?
Il veut
écrire et bientôt, des papas,L’autorité va se faire comprendre
Pour nous tirer de nos joyeux ébats.
Eh bien ! Tant pis si leur humeur aigrie
Vient jusqu’ici troubler les bons enfants.
Le verre en main, gaiement je me confie )
Je me confie au Dieu des étudiants. ) (bis)
Mais quelle
erreur ! Les papas sont bons diables.
S’ils nous ont fait, c’est pour nous voir joyeux.
S’ils nous ont fait, c’est pour nous voir joyeux.
Vins
délicieux, liquides agréables,
Sexe
enchanteur dont nous aimons les jeux,
Continuez
d’embellir notre vie
Et nous
aurons encor’ de doux instants.
Le verre en
main, gaiement je me confie )
Je me confie
au Dieu des étudiants. ) (bis)